| GYNÉCÉE, subst. masc. I. A. − ANTIQ. Partie de l'habitation réservée aux femmes. Chez les Grecs les femmes et les enfants jusqu'à un certain âge restèrent enfermés dans le gynécée (Michelet, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 54). − Synon. de harem.Sa mère, la Syrienne Laodice, qui, dans l'ennui du gynécée, avait songé qu'Evergète durait trop, devint sultane par le droit oriental du meurtre (A. France, Vie littér., t. 4, 1892, p. 351) : 1. Vimupht, le serviteur qui veille à ses côtés,
Et qui d'avance tient ses ordres apprêtés,
Fit un geste; et l'eunuque à la face glacée
Frappa trois fois des mains devant le gynécée.
Dierx, Poèmes,1864, p. 31. − P. méton. Ensemble de femmes qui vivent dans le gynécée. Tout essaim de beautés, gynécée ou sérail, Madame, admirerait vos lèvres de corail (Hugo, Voix intér.,1837, p. 271).Priam : Hécube! Mes filles! Que signifie cette révolte de gynécée? (Giraudoux, Guerre Troie,1935, I, 6, p. 54). B. − P. anal. Lieu où vivent des femmes; communauté de femmes. Les jeunes filles sont très longtemps hors de la société, dans la nursery; ce mot désigne le gynécée des jeunes filles (Michelet, Journal,1834, p. 139).La volonté de mon oncle était de me garder à Mâcon, comme une jeune fille dans un gynécée de province (Lamart., Nouv. confid.,1851, p. 65) : 2. Ce béguinage (...) dépérit, au bout de deux siècles, faute de sujettes (...) et depuis, je ne connais qu'un essai qui ait été tenté pour rénover en France ces gynécées abolis...
Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 145. II. − BOT. Synon. de pistil.,,Les pièces fertiles (...) appartiennent à deux types dans les fleurs bisexuées : les unes mâles, ou étamines, forment l'androcée; les autres femelles, ou carpelles, forment le gynécée ou pistil`` (Encyclop. univ. t. 7 1970, p. 37). Prononc. et Orth. : [ʒinese]. Att. ds Ac. 1762-1932. Étymol et Hist. 1. 1568 Antiq. gynaices (N. de Nicolay, Les Quatre premiers livres des Navigations et Pérégrinations orientales, p. 72 ds Mél. Dauzat (A.), p. 25); 1694 gynaecée (Corneille); 1701 gynecee (Fur.); 1761 plus gén. « appartements réservés aux femmes » (J.-J. Rousseau, Hél. VI, 10 ds Littré); 2. 1845 bot. (Besch). Empr. au lat.gynaecēum au sens 1, du gr. γ
υ
ν
α
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κ
ε
ι
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ο
ν neutre subst. de γ
υ
ν
α
ι
κ
ε
ι
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ο
ς « de femme, qui concerne les femmes », dér. de γ
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ν
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ο
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ς génitif de γ
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ν
η
́ « femme ». Fréq. abs. littér. : 72. Bbg. Arveiller (R.). Mots orientaux, notes lexicol. Mél. Dauzat (A.) 1951, pp. 23-32. - Quem. DDL t. 6. |