| GUEULÉE, subst. fém. A. − Cri, clameur, paroles proférées avec violence. Si tous les clochards de l'endroit se plaignaient de leur fatigue ou de leur estomac, ça ferait une belle gueulée. On ne s'entendrait plus (Aymé, Puits,1932, p. 167). − P. anal. [En parlant du vent, d'un canon, etc.] Ces canons dont les fauves gueulées Font accourir le soir les vautours par volées (Hugo, Âne,1880, p. 347).Parfois, une gueulée de vent rabattant vers nous ces nuages sombres [de fumée] vomis des séchoirs, la paroisse s'en trouvait tout obscurcie (Fabre, Xavière,1890, p. 251). B. − Synon. de goulée.Depuis trois jours qu'il est là, il n'a que le désir de plonger sa tête dans la vie comme dans une auge et d'y manger à grandes gueulées (Giono, Gd troupeau,1931, p. 180). Prononc. et Orth. : [goele]. Att. dans Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist 1180-90 [ms. xiiies.] goulee « action de proférer des cris (ici des injures) » (Renart, éd. M. Roques, V, 18555). Dér. de gueule*; suff. -ée* (cf. goulée). Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 160. |