| GRISONNER, verbe A. − Emploi intrans. Commencer à devenir gris. 1. [En parlant de choses concr.] Le matin commençait à grisonner (Gautier, Fracasse,1863, p. 78).La lumière, sur la paroi [du wagon], pâlit un peu, grisonna et puis, brusquement, ce fut un éclatement (Sartre, Sursis,1945, p. 190). 2. En partic. a) [En parlant des cheveux, de la barbe] Les cheveux de l'amant grisonnent, blanchissent, et la femme lui voit toujours sa belle chevelure noire (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 130).Vous qui avez le poil blanc alors que le mien ne fait encore que grisonner (Claudel, Soulier,1929, 1rejournée, 6, p. 672). b) P. méton. [En parlant d'une pers. en tout ou en partie] Commencer à avoir du poil ou des cheveux gris. Un homme dont la tête grisonne lui dit : − Cela fait votre éloge, Madame (Balzac, Ptes mis.,1846, p. 23).MmeTeysseire et ma sœur Fanny grisonnent fortement (Amiel, Journal,1866, p. 469). B. − Emploi trans., rare 1. Rendre gris. Depuis l'aube qui grisonnait sa chambre (Noailles, Nouv. espér.,1903, p. 284). 2. TECHNOL. Teindre en gris. Synon. griser1(v. ce mot A). (Dict. xixeet xxes.). REM. 1. Grisonné, -ée, part. passé en emploi adj.La reine, qui pourtant n'avait pas encore quarante ans, avait des cheveux tout grisonnés (MmeV. Hugo, Hugo,1863, p. 9). 2. Grisonnement, subst. masc.Action de grisonner; résultat de cette action. Le noir et le blanc ont leur beauté; le grisonnement intermédiaire est triste et laid (Amiel, Journal,1866, p. 497).Il ne rentrait qu'au grisonnement de l'aube (Arnoux, Rhône,1944, p. 272). Prononc. et Orth. : [gʀizɔne], (il) grisonne [gʀizɔn]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1527 verbe réfl. se grisonner « commencer à devenir gris (en parlant des cheveux) » (Cretin, Chants roy. fo173 ro, éd. 1527 ds Gdf. Compl.); b) 1546 intrans. « id. » (F. Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, 28, 9); c) 1556 trans. « rendre gris » (A. Noguier, Histoire tolosaine, 395 ds Gdf. Compl.). Dér. de grison1*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 54. |