| * Dans l'article "GRIOTTE,, subst. fém." GRIOTTE, subst. fém. A. − Cerise à chair molle, à queue courte, caractérisée par son goût aigrelet. Synon. aigriotte/aigriette.Confiture de griottes; griottes à l'eau-de-vie. Le cerisier (...) a donné lieu, par la culture, à toutes les variétés à fruits acides (...) connues sous le nom de (...) griottes dans le midi (Du Breuil, Cult. arbres,1876, p. 471).Par Philippe, elle apprend que j'ai mangé deux ou trois griottes. − Oh! ça ne m'étonne pas! Il les aimait tant lorsqu'il était petit! Il s'en barbouillait (Renard, Journal,1898, p. 496) : 1. −Bien bu? le père Janet? C'était peut-être pas un gros buveur, mais il sifflait ses six litres tous les jours; de vin, eh, je compte pas le marc, ça c'est une autre affaire, ni (...) le vin rosé, les griottes, le soir que ça lui a pris il en avait sucé un demi bocal.
Giono, Colline,1929, p. 24. B. − [P. anal. de couleur] MINÉR. Marbre taché de rouge et de brun que l'on trouve dans les Pyrénées et la Montagne Noire ainsi qu'en Italie. Un large trou (...) s'ouvre dans le sol, montrant (...) tout au fond, dans les ronces, d'énormes blocs de ce marbre qu'on appelle dans le commerce de la griotte (A. Daudet, Nabab,1877, p. 236).Les griottes se retrouvent dans les Corbières et aussi dans les Pyrénées (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 177). − Emploi adj. et subst. masc. Marbre griotte p. ell. du déterminé le griotte. Dans une vaste niche, un buffet de palixandre marquetée, incrustée d'ivoire et de nacre, couronné d'une tablette en marbre griotte de Suisse creusée en coquille comme un bénitier, portait une urne épanchant de l'eau (Borel, Champavert,1833, p. 133) : 2. Les plus beaux marbres de France sont ceux des Pyrénées. On y trouve diverses variétés : le campan rouge, le vert, le campan isabelle, le sarrancolin [marbre gris] au dessin bizarre et à couleur variée mais où dominent le gris, le rouge et le jaune; (...) le griotte [it. ds le texte] qui est d'un rouge vif parsemé de taches blanches produites par de la chaux carbonatée spathique.
Bourde, Trav. publ., t. 1, 1928, p. 85. Prononc. et Orth : [gʀiɔt]. Barbeau-Rodhe 1930 : avec ou sans [j] de transition. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1505 (Lexique de Desdier Christol ds Mél. J. Seguy, p. 68); 1752 « marbre tacheté de rouge » (Livre journal, t. II, p. 120 ds Havard). Empr. au prov.agriota [xiiies. ds Levy], prov. mod. agrioto, grioto (Mistral), sous la forme agriotte (xves. d'apr. Bl.-W.5), puis avec déglutination de l'article, griotte, dér. de l'adj. agre (v. aigre, FEW, 24, p. 956, 96a, cf. aussi aigriotte*), lat. class. acer « âpre, piquant, aigre ». DÉR. Griottier, subst. masc.Variété de cerisier qui porte les griottes. Les mauves et les bouillons-blancs sont-ils en fleur? Les cerises sont-elles nouées sur les griottiers? Les épines ont-elles neigé cette nuit sous les buissons? (Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 460).− [gʀiɔtje]. − 1reattest. 1557 gryotier (Dodoens, Hist. des plantes, trad. Ch. de d'Escluse, 507 ds Rom. Forsch. XXXII, p. 74); de griotte, suff. -ier*. BBG. − Hehn (V.). Kulturpflanzen und Haustiere in ihrem Übergang... Berlin, 1902, p. 604. |