| GRAVURE, subst. fém. A. − Vx. Sillon. (Dict. xixeet xxes.). − ARCHIT. ,,Ornements indiqués par des tailles en creux dont on fait grand usage dans le style néo-grec pour agencer des rinceaux autour de fleurons en relief et dont la tradition remonterait à l'architecture égyptienne`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). B. − TECHNOL. Action de graver, résultat de cette action. Le travail de gravure terminé, la pierre peut être remise à l'imprimeur en vue du tirage (Chelet, Lithogr.,1933, p. 77). − P. métaph. : 1. Gwynplaine croyait avoir retiré cette figure de son esprit, et il l'y retrouvait (...). À son insu, la profonde gravure de la rêverie avait mordu très avant.
Hugo, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 163. − P. anal. a) Action de graver de la musique sur une planche afin de l'imprimer à un certain nombre d'exemplaires. La gravure des planches de musiques est un des travaux les plus tyranniques (Balzac, Honorine,1843, p. 363). b) Action d'enregistrer des paroles ou de la musique sur un disque ou sur une bande magnétique; résultat de cette action. Il avait pris possession d'une machine spéciale que j'avais fait construire avant mon départ, et qui permettait l'enregistrement et la gravure des disques à vitesses variables (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 79). C. − 1. Art de graver pour décorer une surface ou un objet dur. Gravure rupestre. Gravure sur bois, en pierres dures, sur verre; gravure d'orfèvrerie, en pierres fines. Il en fut de même pour les gravures de la grotte Chabot (Var), signalées en 1879 par Chiron (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 566). 2. a) Travail d'art, d'artisanat ou d'industrie utilisant l'incision ou le creusement, à l'aide d'un instrument tranchant ou d'un mordant, pour confectionner un élément imprimant, en relief ou en creux, destiné à la reproduction d'une image ou d'un texte par impression ou par frappage. Depuis l'invention de la gravure, on a reproduit par ses procédés des plans et des vues de monastère (Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 33).Mettons à part l'excellent Will Rothenstein, celui auquel on devra le plus d'aspects du maître, rendus par le crayon et la gravure (Blanche, Modèles,1928, p. 81) : 2. La gravure est un art qui s'en va, mais sa décadence n'est pas due seulement aux procédés mécaniques avec lesquels on la supplée, ni à la photographie ni à la lithographie...
Delacroix, Journal,1857, p. 30. − En partic. Gravure en camaïeu, en couleur, en creux; gravure sur acier, sur cuivre; gravure au burin; gravure en taille douce, en taille d'épargne. Je t'apporterai la fameuse traduction anglaise de Han d'Islande, avec d'admirables gravures à l'eau-forte de Cruikshank (Hugo, Corresp.,1825, p. 414).Gravure en manière noire (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 640).Gravure en relief (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p. 378). b) Résultat de ce travail, tirage en nombre (limité) d'une œuvre d'art. Gravures anciennes, obscènes; vieilles gravures. Il fit voir une gravure, représentant un nilomètre, lequel était un phallus, suivant Pécuchet (Flaub., Bouvard,t. 2, 1880, p. 133) : 3. Les arts étaient représentés par six grandes gravures encadrées dans des baguettes éraflées...
Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 219. − P. ext. Image reproduisant à de nombreux exemplaires une œuvre graphique. Il tira de sa poche une simple gravure, Elle disait l'hiver, ses travaux, sa figure (Jammes, Géorgiques,1911, p. 15). Prononc. et Orth. : [gʀavy:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) xiiies. [date du ms. B.N. 19160] graveure « rainure d'arbalète » (Gerbert de Mez, éd. E. Stengel, p. 541, 7); b) 1680 cordonn. (Rich.); 2. a) 1538 « action de graver, art de graver » (Est.); b) 1568 « ouvrage de graveur » (Inv. de S. P. de Moyssec ds Gdf. Compl.); c) 1829 « reproduction » (Janin, Âne mort, p. 48). Dér. de graver*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 1 028. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 310, b) 2 532; xxes. : a) 1 441, b) 1 029. Bbg. Marsaud (M.). L'Impr. des timbres-poste. Banque mots. 1974, no8, p. 199. |