| * Dans l'article "GRAVITATION,, subst. fém." GRAVITATION, subst. fém. A. − PHYS., ASTRON. 1. Phénomène par lequel deux corps pesants quelconques s'attirent mutuellement; force qui fait que les corps tombent, que les planètes décrivent des orbites. Synon. attraction.Gravitation universelle; centre, champ, constante, onde de gravitation. On sait comment la théorie de la relativité se passe de l'« attraction » newtonienne, en rattachant la gravitation à la structure de l'espace et du temps (Ruyer, Esq. Philos. struct.,1930, p. 24).Mais ils étaient attirés l'un vers l'autre comme par la force de la gravitation (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 161) : 1. Dans le fait de la marée il y a à comprendre l'effet de la gravitation, d'après les positions relatives du soleil et de la lune; et, par exemple, il faut savoir pourquoi cette marée de Pâques fut plus forte qu'une autre et relier cela à l'éclipse de lune.
Alain, Propos,1931, p. 1009. ♦ Loi de la gravitation (formulée par Newton). Force d'attraction entre deux corps pesants, proportionnelle au produit de leurs masses et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Hypothèse, principe, théorie de la gravitation (newtonienne). La loi de la pesanteur, ou de la gravitation (peut-être l'unique loi de l'univers), s'accomplit par le quarré, et non par le quintuple des distances (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 297).Les lois de l'ambition ressemblent à celles de la gravitation : l'intensité s'y accroît en raison du chemin parcouru (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 183). 2. P. ext. Mouvement régulier d'un corps céleste autour d'un autre; évolution des astres dans l'espace. Gravitation planétaire; gravitation des astres, de la terre autour du soleil, de la lune autour de la terre. Le globe terrestre en sa gravitation entraîne continents et mers, dans la même sillon de l'espace (Massis, Jugements,1924, p. 142).Ces étoiles folles et déréglées qui (...) bousculent par le vent de leur course les gravitations éternelles (Camus, État de siège,1948, p. 205) : 2. ... pour la première fois, tous deux prenaient conscience dans leur corps du mouvement de la terre. L'avion qui tournait, comme une minuscule planète, perdu dans l'indifférente gravitation des mondes, attendait que passât sous lui Tolède, son Alcazar rebelle et ses assiégeants, entraînés dans le rythme absurde des choses terrestres.
Malraux, Espoir,1937, p. 555. B. − Au fig. 1. Force attractive. La vulgarité tire à soi l'homme qui « s'abandonne ». L'épaisse loi de gravitation nous tient tous (Gide, Journal,1928, p. 898).Cette inclination de la volonté vers la fin que la raison lui montre, cette force de gravitation, ce pondus, en un mot, dont saint Thomas parle avec saint Augustin, qui attache l'homme à Dieu par l'amour (Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 155). 2. Action de graviter autour de quelqu'un ou de quelque chose. Établir sur une toile plane un véritable système de gravitations, un système céleste (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 115).En principe, le centre de gravitation est dans une ville; dans les conditions anciennes, une ville, comme une corolle enfermant un pistil double, se forme autour d'un souverain et d'un dieu (G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 137). REM. 1. Gravitaire, adj.,rare. Synon. de gravitationnel (infra dér.).Cf. P. Morand, Confins vie, 1955, p. 34. 2. Gravitatif, -ive, adj.Qui produit la gravitation. Force gravitative (Littré). 3. Gravitatoire, adj. (ds rob. Suppl. 1970).Synon. de gravitationnel (infra dér.). 4. Gravitique, adj.,rare. Dû à la gravitation. L'immensité de l'Espace (...), cet éther que l'on devine tout sillonné, tout frissonnant, de radiations et d'interinfluences gravitiques (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 968). Prononc. et Orth. : [gʀavitasjɔ
̃]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1717 (Hartsœker, Bib. Anc. et Mod., VII, p. 306, ds Brunot t. 6, p. 548, note 3). Empr. à l'angl.gravitation (ca 1645 ds NED) [du lat. sc. gravitare, graviter*], vulgarisé en fr. par les trad. des œuvres de Newton (cf. Brunot, loc. cit.). Fréq. abs. littér. : 181. DÉR. Gravitationnel, -elle, adj.Qui concerne la gravitation ou la pesanteur. Champ gravitationnel; force, ondes gravitationnelles. Noué des deux mains à la pointe extrême du mât, perdant tout à coup l'équilibre gravitationnel (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 177).H. von Helmholtz (...) suggère la contraction gravitationnelle comme source de l'énergie stellaire (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 574).V. graviton ex.− [gʀavitasjɔnl]. − 1reattest. 1912 (Le Radium, p. 455 : champ gravitationnel); de gravitation, suff. -el*, cf. l'angl. gravitationnal (1885 ds NED). BBG. − Quem. DDL t. 1 (s.v. gravitationnel). |