| GRATTE-CUL, subst. masc. Fam. Fruit de l'églantier, petite baie oblongue d'un rouge vif qui contient une bourre piquante (poil à gratter). Synon. didact. cynor(r)hodon.Gratte-culs gelés; confiture de gratte-culs. Aux champs. D'un rouge sombre, pleins de jus piquant, les gratte-cul attendris par l'automne (Renard, Journal,1902, p. 717).Mange, voilà des gratte-culs... Oh! serin! comment peux-tu ne pas raffoler de ce goût cuit et allègre! Je t'assure, ce sont des confitures pas greffées (Colette, Dialog. bêtes,1905, p. 108) :Dans les haies sans feuilles, il y a les fruits de l'églantier que la gelée des nuits a touchés et qui sont mous et doux. La petite Madeleine a dit à Arsule qu'à Mane on appelait ça des « gratte-cul ».
Giono, Regain,1930, p. 229. − Loc. proverbiale. Il n'est si belle rose qui ne devienne gratte-cul. Il n'est si belle femme qui ne devienne laide en vieillissant. Il n'est point de rose qui ne devienne gratte-cul. Il n'est point de nymphe qui ne devienne sorcière (A. France, Puits ste Claire,1895, p. 40). ♦ [P. réf. à ce proverbe] Parents qui (...) ne marient pas leur fille (...) attendent qu'elle devienne gratte-cul, et ne puisse plus prétendre autant (Montherl., J. filles,1936, p. 955). Prononc. et Orth. : [gʀatky]. Ds Ac. dep. 1694. Au plur. des gratte-culs. Cf. cul et gratter. Étymol. et Hist. 1530 « fruit de l'églantier » (Palsgr., s.v. heppe berry of eglantyne). Composé de la forme verbale gratte (gratter*) et de cul*. Ce mot synon. de poil à gratter* vient de la plaisanterie qui consiste à mettre la bourre piquante de ce fruit dans le lit afin de provoquer une démangeaison qui incite longtemps à se gratter. Fréq. abs. littér. : 10. Bbg. Delb. Matér. 1880, pp. 157-158. |