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GRÉSILLER2, verbe
A. − Trans. Faire que quelque chose se fronce, se rétrécisse, se racornisse (sous l'effet du feu, d'une chaleur vive). Le feu a grésillé ce parchemin; le soleil grésillera toutes ces fleurs si vous ne les couvrez (Ac.).
P. exagér. Dans le confus crépitement des champs roussis, des maisons grésillées [par la chaleur flamboyante], des fumiers en fermentation, ce murmure filait (Richepin, Miarka,1883, p. 3).
B. − Intransitif
1. Produire un bruit dont le type est celui d'un corps qui frit. Synon. crépiter.
[Le suj. désigne qqc. qui brûle ou qui cuit] La braise grésillait. Deux cierges grésillaient doucement (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 544).Joséphine faisait frire le saindoux et grésiller le lard pour le dîner (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 220).La lueur des fils de laine grésillant dans la margarine (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 161).
[Le suj. désigne un corps qui entre en contact avec un autre corps beaucoup plus chaud ou beaucoup plus froid] L'eau de la bassine s'échappait en grésillant sur le fourneau (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 603).On songeait malgré soi à quelque cataclysme pittoresque et visitable, au Tangri venant de nouveau faire grésiller ses laves dans la mer (Gracq, Syrtes,1951, p. 116).
2. P. anal. (cf. aussi grésil). Produire un bruit, semblable à celui d'un corps qui frit, à celui d'une précipitation de grésil. Les roues d'une autre voiture firent grésiller le sable de l'allée (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1021).Les mitrailleuses commencent à grésiller comme de l'huile à la poêle (Giono, Gd troupeau,1931, p. 257).
En partic. [Le suj. désigne un insecte] Le grillon grésille. Au faîte des arbres de la grande haie grésillaient les insectes du soir qu'on voyait, sur le clair du ciel, remuer tout autour de la dentelle des feuillages (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 219).Grappe de septembre où le frelon grésille (Camus, État de siège,1948, p. 285).
Spéc. [Le suj. désigne un instrument de radio] Produire un bruit parasite de friture. La jeune fille se leva et manœuvra l'appareil posé sur le buffet, juste derrière elle. Le poste grésilla. La voix du speaker s'éleva, mêlée à la rumeur de l'orchestre d'un poste voisin (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 142).
[Le suj. désigne un lieu; avec un compl. de manière introduit par de] Être le lieu où se produit un grésillement (causé par quelque chose). L'air grésillait perpétuellement d'une vibration vigilante et sonore d'aéroplanes français (Proust, Temps retr.,1922, p. 777).
C. − [Le suj. désigne l'aspect visuel de qqc.] Rare. Produire, de façon répétée, des éclats intenses. Synon. étinceler, scintiller, crépiter (v. ce mot B 2).Le soleil brûlait les canaux vides et les grèves mortes (...) faisant grésiller de blancheur les linges pendus aux fenêtres des quartiers pauvres (Gracq, Syrtes,1951, p. 119).
D. − Au fig. [Le suj. désigne une réalité abstr.] Vx. Pétiller. La tentation du voyage grésille tout au fond de mon être (Amiel, Journal,1866, p. 458).
REM. 1.
Grésilloter, verbe intrans.,fam. Même sens. La viande ell' grésillotait, bon Dieu, tell' qu'un lardon dans la poêle (Martin du G., Gonfle,1928, II, 7, p. 1212).
2.
Grésiller, verbe trans.,homon., miroiterie. Façonner le pourtour d'un carreau ou d'une glace. Synon. égriser. (cf. Chabat 1881, Jossier 1881).
Prononc. et Orth. : [gʀezije], (il) grésille [gʀezij]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1360-70 gresillier trans. « brûler » (Baudouin de Sebourc, éd. L. N. Bocca, IX, 455); b) 1538 « friser (les cheveux) au fer chaud » (Est., s.v. calamistrum); c) 1575 « déterminer un plissement, un racornissement sous l'action de la chaleur » (A. Paré, Œuvres complètes, VII, 9, éd., J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 443b); 2. 1832 « produire un crépitement rapide et assez faible » (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 86); 3. 1896 « crier, bourdonner (en parlant de certains insectes) » (Renard, Hist. nat., p. 160). Altération, prob. d'apr. grésiller1*, du m. fr. gredillier, forme dial. norm. de griller1* dont le -d- demeure inexpliqué (ca 1393 gredelie part. passé fém. « ridée, à demi grillée par la chaleur », Ménagier ds T.-L.; 1538 grediller « friser (les cheveux) au fer chaud », Est., s.v. focale; ca 1540 « rôtir sur un gril », Recueil général des sotties, éd. E. Picot, t. 3, p. 106). Au sens 3, prob. extension du sens 2, plutôt que dér. de grésillement « bruit de certains insectes » (FEW t. 4, p. 269a); cf. aussi dès 1863 grésiller employé en parlant de l'alouette (Fabre, J. Savignac, p. 29). Fréq. abs. littér. : 74. Bbg. Pauli 1921, p. 98.