| ![]() ![]() ![]() ![]() GOUTTE2, subst. fém. A. − Gén. au sing. Maladie souvent héréditaire due à un excès d'acide urique dans l'organisme et caractérisée par des accès inflammatoires aigus très douloureux touchant principalement les articulations, notamment celles du gros orteil. Accès, crise de goutte; être pris d'une violente attaque de goutte. Goutte chaude, froide (Ac. 1798-1878); goutte vague (Ac. 1835, 1878). Des nœuds de goutte déformaient ses doigts disséqués par la maigreur (Hugo, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 76).V. aussi ankyloser ex. 2 : Aujourd'hui, je suis vieux, mon Hélène (...). Je ne suis plus qu'un pauvre vieillard, mangé de goutte et de rhumatismes, criblé de douleurs et d'infirmités.
Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 266. ♦ Goutte remontée, rétrocédée ou métastatique. ,,Accidents viscéraux ou nerveux qui peuvent remplacer brusquement un accès de goutte articulaire à la suite d'un traitement énergique`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Il est mort d'une goutte remontée (Ac.1798-1878).V. aussi Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 419. ♦ Goutte abarticulaire, viscérale (Méd. Biol. t. 2 1971). Troubles viscéraux, nerveux, etc., observés chez les goutteux. ♦ Goutte saturnine. ,,Manifestations articulaires du saturnisme rappelant celles de la goutte`` (Garnier-Del. 1978). Cette uricémie (...) peut aboutir à une variété de goutte (goutte saturnine) remarquable par sa tendance à envahir plusieurs jointures (Roger dsNouv. Traité Méd. fasc. 6, 1925, p. 54). SYNT. Goutte articulaire aiguë (anton. goutte articulaire chronique); goutte nouée, rhumatismale, tophacée; être perclus de goutte; avoir la goutte aux pieds, aux genoux, aux mains. − Proverbes ♦ La goutte vient de la goutte. ,,La goutte est causée par l'intempérance dans le boire`` (Littré). ♦ N'avoir pas la goutte aux pieds. Être prêt à s'enfuir (d'apr. Littré). ♦ Aux fièvres et à la goutte, les médecins ne voient goutte. (Ds Ac. Compl. 1842, Littré, Rob.). ♦ Goutte tracassée est à demi pansée. L'exercice physique est recommandé aux goutteux (d'apr. Rob.). B. − P. anal., vieilli. Goutte + adj. ou subst. en appos.Maladie que l'on attribuait à l'infiltration de gouttes d'humeur. Goutte migraine (Méd. Biol.t. 21971). ♦ Goutte rose. Couperose (Littré-Robin 1865). ♦ Goutte sciatique. Douleur siégeant le long du nerf sciatique (Ac. 1798-1878; v. aussi Balzac, Peau chagr., 1831, p. 232). ♦ Goutte sereine. Paralysie du nerf optique entraînant la perte partielle ou totale de la vue. Synon. amaurose.Il a perdu tout d'un coup la vue par une goutte sereine (Ac.1798-1878).Êtes-vous né aveugle, ou êtes-vous aveugle par ... − Par accident, répondit-il vivement, une mauvaise goutte sereine (Balzac, Facino Cane,1836, p. 377). REM. Goutte-crampe, subst. fém.Synon. vieilli de crampe (cf. Ac. 1798-1878). Prononc. et Orth. : [gut]. Ds Ac. dep. 1694. Homon. formes du verbe goûter. Étymol. et Hist. Ca 1170 male gote dans une formule d'imprécation (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 1916); ca 1200 goute (Auberee, éd. A. Ebeling, 167). De goutte1*, parce que cette maladie était attribuée à des gouttes d'humeur viciée. STAT. − Goutte1 et 2. Fréq. abs. littér. : 4 118. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 287, b) 8 121; xxes. : a) 6 841, b) 4 535. |