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GOULU, -UE, adj.
A. − [En parlant d'un homme ou d'un animal, de sa manière de boire ou de manger] Qui mange ou boit avec avidité. Synon. glouton, goinfre, vorace.Des dîneurs goulus précipitaient leur fourchette sur les porcelaines sonores (Hamp, Marée,1908, p. 70).Des femmes dont l'une allaitait une petite chose goulue (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 139).
Emploi subst. Derrière ces goulus [cent moines très joyeux] (...) Convers et marmitons, avec les maîtres queux (...) Comblaient les plats vidés, dégarnissaient les broches (Leconte de Lisle, Poèmes barb.,1878, p. 341) :
1. − Pourquoi est-ce qu'on t'a appelée La Goulue? lui demandai-je. − Ce que tu es bête, tu n'as pas compris? me répliqua la vieille grosse femme. C'est que j'étais mince comme un fil et que j'avais toujours faim quand j'étais môme, et cela faisait tellement rire les vieux messieurs avec qui je marchais pour bouffer et que je n'arrivais pas à me rassasier, qu'ils m'ont appelée La Goulue. Je n'arrêtais pas de boulotter. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 202.
Qui dénote de l'avidité. D'un grand coup goulu elle se met à boire (Giono, Gd troupeau,1931, p. 43).
Qui est impatient de manger :
2. Elle souffletait la chèvre, elle dispersait les poules à coups de pied, elle tapait de toute la force de ses poings sur le mufle de la vache. Mais les bêtes se secouaient, revenaient plus goulues, sautaient sur elle, l'envahissaient, arrachaient son tablier. Et clignant les yeux, elle murmurait à l'oreille d'Albine, comme si les bêtes avaient pu l'entendre : − Sont-elles drôles, ces amours! Attendez, vous allez les voir manger. Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1457.
B. − Au fig. [En parlant d'une personne] Qui est avide de quelque chose, qui désire immodérément quelque chose. Il possède une mémoire goulue, jamais comblée (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 19) :
3. J'épuisai la bibliothèque de Jacques; je m'abonnai à la « Maison des amis des livres » (...); j'étais si goulue que je ne me contentais pas des deux volumes auxquels j'avais droit : j'en enfouissais clandestinement plus d'une demi-douzaine dans ma serviette... Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 186.
Goulu de.Avide de. J'ai travaillé pendant vingt ans pour l'argent; à présent je suis goulu de gloire, de considération, de renommée (A. Daudet, Nabab,1877, p. 82).C'est parmi les hommes goulus de succès le moins bas que je connaisse (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 344).
P. méton. Qui exprime l'avidité, le désir. Regards, yeux goulus; baisers goulus; lèvres goulues. Quand elle traverse le débit bondé, portant les verres, ils la guignent d'un air goulu et disent crûment leur goût (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 108).Une jeune femme, au bord de la Garonne est accoutumée à cette gloutonnerie du regard, à cette attention goulue des hommes (Mauriac, Génitrix,1923, p. 337) :
4. Ç'avait été, dans la ténèbre épaisse, une étreinte rapide et goulue, la nudité de la Flora parcourue sans entraves, à grands glissements de mains appuyés, un attouchement brutal et qui avait laissé aux doigts de Raboliot la brûlure d'un persistant contact... Genevoix, Raboliot,1925, p. 246.
Prononc. et Orth. : [guly]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1507-08 (Eloy d'Amerval, Livre de la Deablerie, éd. Ch.-F. Ward, 192b). Dér. de goule, gueule*; suff. -u*. Fréq. abs. littér. : 77.