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GNOSE, subst. fém.
A. − HIST. DES RELIG. Connaissance se présentant non comme un savoir acquis, mais comme une intuition salvatrice, une révélation intérieure, reposant sur le dualisme de la connaissance et de l'ignorance, du bien et du mal, de l'esprit et du corps, et se fondant sur l'idée que le monde sensible est dominé par des puissances mauvaises, hostiles au Dieu transcendant, source du monde spirituel que le gnostique cherche à connaître. Gnose brahmanique, islamique, hermétique, juive. Ils [les valentiniens] substituaient au salut par la foi ou par les œuvres un salut par la gnose, c'est-à-dire par la connaissance d'une prétendue vérité (Renan, Marc-Aurèle,1881, p 120).Une pareille juxtaposition d'œuvres apparemment hétérogènes signifie-t-elle que gnose païenne et gnose chrétienne ont réellement vécu en symbiose (...)? (Philos., Relig., 1957, p. 42-10).
B. − THÉOL. CHRÉT. Hérésie chrétienne, doctrine des gnostiques. Synon. gnosticisme :
1. ... Marcion dérive la révolte vers un dieu inférieur pour mieux exalter le dieu supérieur. La gnose par ses origines grecques reste conciliatrice et tend à détruire l'héritage judaïque dans le christianisme. Elle a aussi voulu éviter, à l'avance, l'augustinisme, dans la mesure où celui-ci fournit des arguments à toute révolte. Pour Basilide, par exemple, les martyrs ont péché, et le Christ lui-même, puisqu'ils souffrent. Idée singulière, mais qui vise à enlever son injustice à la souffrance. À la grâce toute puissante et arbitraire, les gnostiques ont voulu seulement substituer la notion grecque d'initiation qui laisse à l'homme toutes ses chances. Camus, Homme rév.,1951, p. 51.
C. − OCCULT. Connaissance initiatique et ésotérique :
2. Pour l'alchimiste traditionnel, l'oratoire et le laboratoire sont toujours indissolublement liés : l'originalité de la gnose alchimique, c'est qu'elle s'appuie sur une correspondance absolue entre les étapes de l'illumination et les opérations matérielles successives. Caron, Hutin, Alchimistes,1959, p. 155.
Prononc. et Orth. : [gno:z]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1697 théol. « connaissance suprême des mystères de la religion » (Bossuet, Nouveaux Mystiques, III, 1 ds DG); 2. 1840 « doctrine des gnostiques » (P. Leroux, Humanité, t. 2, p. 582). Empr. au gr. chrét. γ ν ω ̃ σ ι ς « connaissance supérieure ». Fréq. abs. littér. : 39.