| GLOSER, verbe A. − Emploi trans. Éclaircir, commenter un texte par une glose. Gloser qqc. Tel était l'homme qui glosait le discours de Bayonne (Vogüé, Morts,1899, p. 18).Vincent l'espagnol, qui écrivait aux environs de 1216, glosant la formule d'Innocent III (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 195). B. − Emploi intrans. Gloser sur qqn, sur qqc. 1. Écrire une glose, un commentaire. Gloser sur un texte. [Tels] sont les textes favoris sur lesquels il glose, et que l'esprit français a commentés long-temps après lui (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr.,1828, p. 29).Saint Bernard reproche à Gilbert, d'avoir, en glosant sur Boèce, écrit : ... (Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 1173). 2. Faire un commentaire malveillant ou oiseux. Gloser sur qqc. et, rare, gloser de qqc.Je devins propriétaire (...) autant qu'on peut l'être d'un effet volé. On en glosa (Courier, Lettres Fr. et Ital.,1806, p. 721).Les journaux glosent de cela comme s'ils en avaient le droit (Balzac, E. Grandet,1834, p. 108). − P. ext. et employé absol. Critiquer, commenter de manière malveillante quelqu'un, sa conduite, ou quelque chose. Il ne faut pas demander si cela fit gloser. On en parla jusque dans les diligences sur les routes de Clermont et du Puy (Pourrat, Gaspard,1922, p. 16). REM. Gloseur, -euse, subst.Celui, celle qui glose, qui interprète de manière défavorable, qui est malveillant dans ses propos. Et le gloseur penaud, muet, baissant la tête, S'éloignera honteux de sa phrase indiscrète (Barbier, Satires,1865, p. 20). Prononc. et Orth. : [gloze], (il) glose [glo:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. a) Ca 1170 « expliquer, éclaircir » (M. de France, Lais, éd. J. Rychner, Prologue, 15); b) 1310-40 gloser sur « faire des commentaires à propos de quelque chose » (J. de Condé,
Œuvres, éd. A. Scheler, t. 2, p. 64); c) 1remoitié xives. [ms.] « critiquer, blâmer » (G. de Coinci, éd. F. Koenig, I Mir 10, 98 var. ms. S). Dér. de glose*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 29. |