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GLAS, subst. masc.
Tintement lent, sur une seule note, d'une cloche d'église pour annoncer l'agonie, la mort ou les obsèques de quelqu'un. Ce glas des morts qui nous rappelle que l'on enterre! (Sardou, Patrie,1869, I, 1ertabl., 2, p. 11).Le glas tinte à une église toute proche. − Notre-Dame-des-Briques sonne à la mort... grogne mademoiselle (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 70) :
1. Une cloche sonna un coup. − La religieuse est morte, dit-il. Voici le glas. Et il fit signe à Jean Valjean d'écouter. La cloche sonna un second coup. − C'est le glas, Monsieur Madeleine. La cloche va continuer de minute en minute pendant vingt-quatre heures jusqu'à la sortie du corps de l'église. Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 629.
SYNT. Glas qui sonne, qui retentit; cloches qui font entendre le glas; glas de l'agonie de qqn, de mort, des funérailles, d'un enterrement; glas de deuil; glas des morts, des trépassés; glas désolé, lugubre; sonner le glas pour qqn; entendre sonner le glas.
Le glas de qqn. J'entends la cloche, voilà ma pensée tout attristée par le glas d'une jeune fille que toute la paroisse pleure (E. de Guérin, Lettres,1833, p. 32).
P. ext.
Synon. de tocsin.Jamais tocsin funèbre, jamais glas frémissant ne produisit pareil effet sur celui qui l'entendit (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 293).Aussitôt qu'on entend la plainte déchirante de leur sirène [des pompiers], suivie du glas de la cloche, tout s'interrompt et les pompes, (...) passent, rapides comme la flamme (Morand, New-York,1930, p. 215).
Sonnerie de cloche d'église; en partic. sonnerie du tocsin. Glas du tocsin. Le Rhin, les villages, les montagnes, les ruines (...) se mêlaient à la fumée, aux flammes, au glas continuel du tocsin (Hugo, Rhin,1842, p. 150) :
2. Jour de Noël... Ininterrompues, les cloches sonnent et couvrent la ville de leur allégresse persistante. Ah! disparaître dans leur glas, ne plus penser, ne plus vivre! Estaunié, Empreinte,1896, p. 335.
P. anal. ,,(...) salves d'artillerie tirées aux funérailles d'un souverain ou d'un militaire élevé en grade`` (Littré).
P. métaph. ou au fig. [Pour signifier la fin, la mort de qqc.] Il entendit le glas de la faillite tintant à ses oreilles (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 320).C'était le glas des petites entreprises personnelles, la disparition prochaine des patrons, mangés un à un par l'ogre sans cesse affamé du capital (Zola, Germinal,1885, p. 1523).J'écoute résonner tout bas le glas de ma jeunesse (Toulet, Contrerimes,1920, p. 10) :
3. Il y a deux grands glas, deux grands avertissements qui annoncent chez l'homme la mort de la jeunesse. Le premier est quand l'homme prend l'horreur des sauces de restaurant; le second, quand il songe à se retirer à la campagne. Goncourt, Journal,1859, p. 640.
Loc. Sonner le glas de qqc. Annoncer sa fin imminente. Sonner le glas d'une espérance, d'une défaite, d'un régime politique, d'une institution. Ce siècle [le xixes.] a été unique. Il fut l'âge d'or de l'individu. La guerre de 1914 en a sonné le glas (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 132) :
4. L'Imitation devenait sa lecture continuelle, le pain quotidien, amer et noir, de ses pensées (...). Elle écoutait dedans, à toute heure, ce qui y sonne le glas de la création, de la nature et de l'humanité. Elle vivait, inclinée sur les pages du bréviaire douloureux qui répètent : mourir à ce qui est, mourir aux autres, mourir à soi, mourir à ce corps, mourir, toujours mourir! Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 237.
Prononc. et Orth. : [glɑ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1140 « sonnerie » (Pélérinage Charlemagne, éd. P. Aebischer, 197 : Tost fait le glas suner par la citet...); 1160-74 « sonnerie de toutes les cloches d'une église » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2595); ca 1225 en partic. « pour annoncer la mort de quelqu'un » (Florence de Rome, éd. A. Wallensköld, 2372 : Sempres seroit li glais par la cité sonez); 1837 fig. (Balzac, loc. cit.). D'un lat. pop. *classum < lat. class. classicum « sonnerie de trompettes »; glas s'explique par assimilation du c initial à la consonne sonore suivante; cf. glaire*; la présence de formes en ai à côté de celles en a est encore mal expliquée, v. FEW t. 2, p. 746b. Fréq. abs. littér. : 216. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 204, b) 476; xxes. : a) 452, b) 216. Bbg. Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1964, t. 80, p. 640.