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GLANE, subst. fém.
A. − Action de glaner; p. méton., poignée d'épis ramassés dans un champ après la moisson. Droit de glane. Des paniers à glanes (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 50) :
1. Heureux l'homme des champs qui fume de sueur : Il est beau comme Adam à son premier labeur. Enfant il ramassait les glanes, patriarche Malgré l'âge il engrange encor les blés et marche, En écoutant le cri des chariots bourbeux... Ch. Guérin, Cœur solit.,1904, p. 172.
♦ Proverbe, vieilli. Il y a encore beau champ pour faire glane. ,,On peut encore travailler à une chose sur laquelle un autre a déjà travaillé`` (Ac. 1835, 1878) :
2. Il y a encore beau champ pour faire glane; quelques moissons sont engrangées déjà. Mais, sauf exception, le retour à une mécanique simpliste est une pure apparence. Perroux, Écon. xxes., 1964, p. 17.
− P. ext. Action de ramasser parmi des restes ce qui peut être utilisé :
3. Elle s'emporta contre Alzire qu'elle avait envoyée le matin aux escarbilles, sur le terri, et qui était revenue les mains vides, en disant que la compagnie défendait la glane. Est-ce qu'on ne s'en foutait pas, de la compagnie? Comme si l'on volait quelqu'un, à ramasser les brins de charbon perdus! Zola, Germinal,1885, p. 1357.
− P. méton. Glane d'oignons. Groupe d'oignons disposés en chapelet sur une torche ou corde de paille. Acheter une glane d'oignons (Ac.). Trois glanes d'oignons et des vessies jaunes pendaient à la poutre (Pourrat, Gaspard,1930, p. 46).
B. − Au fig.
1. Action de recueillir au hasard :
4. Puis, il faut bien le dire, avec l'habitude de faire un roman toutes les années, un roman en courant et avec la glane rapide du dernier assassinat, du dernier adultère, du dernier fait typique, mêlée de racontars d'après-dîner de gens du monde, ces messieurs n'atteignent pas à l'intérêt biographique d'une Renée Mauperin... Goncourt, Journal,1889, p. 995.
2. Ce qu'on peut recueillir après le passage d'autres personnes. Après vous, toutefois, on n'aurait que des glanes, car bientôt vous aurez pris toutes les curiosités du département (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 111).
Prononc. et Orth. : [glan]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1223 glane « poignée d'épis ramassés dans les champs après la moisson » (G. de Coinci, Miracles, éd. F. Koenig, II Dout. 34, 138 t. 4, p. 445). Déverbal de glaner*. Fréq. abs. littér. : 17.