| GLAÏEUL, subst. masc. Plante à bulbe de la famille des Iridées, dont les feuilles sont en forme de glaives, longues, étroites et pointues, et dont la hampe florale porte de grandes fleurs décoratives en épi. Les glaïeuls roses de la rive dorment à peine, bercés par de molles ondulations (Sand, Lélia,1833, p. 37).Des glaïeuls fauves, montant en panaches de flammes parmi des verdures effarées (Zola, Ventre Paris,1873, p. 769) :1. ... le glaïeul, laissant fléchir ses glaives avec un abandon royal, étendait sur l'eupatoire et la grenouillette au pied mouillé les fleurs de lis en lambeaux, violettes et jaunes, de son spectre lacustre.
Proust, Swann,1913, p. 136. − P. méton. (et avec valeur collective). Tige du glaïeul. Respecte, ô Voyageur, si tu crains ma colère, Cet humble toit de joncs tressés et de glaïeul (Heredia, Trophées,1893, p. 64) : 2. Si dans une barque d'écorce,
Ou de glaïeul, ou de roseau,
Ou de liane trois fois torse,
À ramer j'essayais ma force
Comme dans l'air un jeune oiseau
Sainte-Beuve, Poésies,1829, p. 67. − Glaïeul des marais; glaïeul puant. ,,Noms vulgaires de deux espèces d'iris`` (Ac.). REM. 1. Gladié, -ée, adj. bot.[En parlant d'une feuille ou d'une tige] En forme de glaive. Feuilles gladiées (Carrière, Encyclop. hortic.,1862, p. 193). 2. Gladiolé, -ée, adj.a) Qui ressemble au glaïeul. Emploi subst. fém. plur. Plantes appartenant à la famille des Iridées, ayant pour type le glaïeul (cf. Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 69). b) En partic. [P. anal. de forme] Écriture gladiolée. Écriture qui se termine en pointe. L'écriture microscopique de M. Willy, gladiolée, ascendante (...) révèle l'aristocratie du goût, le sens critique, l'aptitude à rebondir (Colette, Apprent.,1936, p. 128). Prononc. et Orth. : [glajœl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xiies. glaviuz (Gloss. de Tours, 331 ds T.-L.); ca 1200 glagous (Escoufle, 8837, ibid.); xiiies. glaiol (Didot Perceval, 72, ibid.). Du lat. gladiolus « épée courte » désignant aussi le glaïeul et diverses plantes à feuilles pointues (André Bot.); cf. l'a. fr. glai « glaïeul » (fin xies. Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, t. 1, 545 p. 76 : glaid et textes du xiies. ds T.-L.), du lat. « épée » qui en b. lat. a prob. pris comme son dér. une accept. botanique. Fréq. abs. littér. : 78. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1975, t. 39, p. 211. - Quem. DDL t. 13, 14. |