| GIRAFE, subst. fém. A. − Mammifère ruminant, ongulé d'Afrique, que caractérisent sa haute taille, son cou très allongé, des pattes arrière plus courtes que les pattes avant et son pelage clair à larges taches angulaires brunes. Synon. vx caméléopard.C'est là qu'on trouve les gazelles si sveltes, les chameaux, les dromadaires, les girafes ou caméléopards qui ont jusqu'à dix-huit pieds de hauteur (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 242).Les climats sont vaincus, la nature asservie; la girafe africaine se promène dans Rome, sous une forêt mobile, avec l'éléphant indien (Michelet, Hist. rom., t. 2, 1831, p. 275). ♦ ZOOL. Mammifère ongulé, de l'ordre des Artiodactyles (s.v.-dactyle), qui fréquente les zones de savane en Afrique, dont on trouve des formes fossiles en Amérique et qui appartient avec l'okapi à la famille des Giraffidés (infra dér.). − Au fig., loc. fam. Peigner la girafe. Faire un travail inutile ou fastidieux; trouver le temps long à ne rien faire. Il releva d'un coup d'épaule crâneur le sac à outils qui bringuebalait sur ses reins, et gagna la porte en ricanant : « D'ailleurs, je m'en fous... On verra bien... Faire ça, ou peigner la girafe!... » (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 508). B. − P. anal. 1. Pop., péj. Personne très grande et sans grâce. Pauvre garçon sans appui, sans fortune! Dédaigné par une girafe couleur carotte! Que veux-tu, Crevel! Wenceslas, c'est mon poète, et je l'aime au grand jour comme si c'était mon enfant (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 364).Elle va là, dit-on, régulièrement, avec ses deux girafes de filles, les deux créatures les plus laides − les plus sottement laides − qui se puissent voir (Bloy, Journal,1903, p. 161). ♦ Cou de girafe. Dans la cour de Rome aux majestueuses proportions, j'aperçus de nouveau le jeune homme au cou de girafe et à la tresse autour du chapeau, accompagné d'un camarade arbitre des élégances (Queneau, Exerc. style,1947, p. 76). Rem. L'arrivée de la girafe au Jardin des Plantes en 1827 a fortement influencé la mode de toute une époque. Le poème [de la Symphonie fantastique de Berlioz] (...) contient la plus réjouissante énumération d'horreurs capables, en ces temps de truculence naïve, d'émouvoir de longues jeunes femmes coiffées à la girafe (Willy, Entre deux airs, 1895, p. 48). 2. TECHNOL. Support articulé en forme de potence qui porte un microphone pendant une prise de son. [Le micro est] accroché au bout d'une perche et tendu devant les acteurs par un assistant du son − ou fixé à une « girafe » (Cohen-Séat, Vocab. filmologie,1946, p. 202). Prononc. et Orth. : [ʒiʀaf]. Ds Ac. 1762-1932. On relève ds la docum. la graph. anc. giraffe (cf. Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 490 et Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 257). Étymol. et Hist. 1298 (R. de Pise, Marco Polo, éd. L.F. Benedetto, Florence 1928, CXCII, 58, p. 207 : Il hi a giraffe asez et asues sauvajes ausint). Empr. à l'ital.giraffa, attesté dep. 2emoitié xiiies. (Rustico di Filippo ds Batt.), lui-même empr. à l'ar. zurāfa pour ar. class. zarāfa; les formes a. fr. giras (mil. xiiies., Prise de Jérusalem ds Gdf. Compl.) et orafle (Joinville ds T.-L.) représentant des adaptations directes de l'ar. (cf. a. esp. azor(r)afa ds Cor., s.v. jirafa; v. FEW t. 19, p. 207b). Fréq. abs. littér. : 85. DÉR. 1. Girafeau, girafon, subst. masc.Petit de la girafe. En cas de danger, la fuite [est] difficile car le girafon ne peut courir aussi rapidement que sa mère (Tout l'univers, Paris, Hachette, t. 6, 1958, p. 1333).À l'âge d'une semaine, les girafeaux commencent à mordiller l'herbe. À quatre mois, ils savent brouter (La Faune, Paris, Grange Batelière, t. 2, 1971, p. 144).P. anal. Le jeune girafeau, cité première strophe [un paltoquet chétif au cou mélancolique et long], grimpé sur cette planche entreprend un péquin lequel, proclame-t-il, voulait sa catastrophe (Queneau, Exerc. style,1947, p. 102).− [ʒiʀafo]; [ʒiʀafɔ
̃]. − 1resattest. a) 1874 girafeau (Journ. offic., 1ersept., p. 6314, 2ecol. ds Littré Suppl.), b) 1958 girafon (Tout l'univers, loc. cit.); de girafe, suff. -eau*, -on*. 2. Giraffidé, subst. masc.Membre de la famille des mammifères artiodactyles (s.v. -dactyle) ruminants, à laquelle appartiennent l'okapi et la girafe. L'okapi, un giraffidé présent dans la plupart des grands parcs zoologiques a été découvert vers 1900 dans les forêts du Congo (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 668).− [ʒiʀafide]. Avec 2 f ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. (mais avec 1 f antérieurement ds Lar. 20e). − 1reattest. 1928-32 (E. Perrier, Zool., t. 4, p. 3596); de girafe, suff. -idé(s)*. BBG. − Boltz (W.G.). Leonardo Olschi and Marco Polo's Asia. Rom. Philol. 1969, t. 23, pp. 1-16. Hope 1971, p. 40. - Quem. DDL t. 5. - Ricci (D.). Littré et Lavoisier au zoo... Paris, 1975, p. 81. - Sain. Sources t. 2 1972 [1925], pp. 386-387; p. 404. - Uren (O.). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 210. |