| * Dans l'article "GENÊT,, subst. masc." GENÊT, subst. masc. Plante (épineuse ou non) qui porte des fleurs odorantes, d'un jaune d'or et atteint la taille d'un arbrisseau. Touffe de genêts. Balai de genêt (Ac. 1835, 1878). Des champs de genêts et d'ajoncs resplendissent de leurs fleurs qu'on prendrait pour des papillons d'or (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 59) :Autour d'elle, les genêts bourdonnaient d'abeilles et des taons, des mouches plates, sorties des branches, piquaient ses chevilles.
Mauriac, Baiser Lépreux,1922, p. 211. ♦ BOT. Plante papilionacée de la famille des légumineuses (nom scientifique genista) (Bot. 1960, pp. 1048-1049 [Encyclop. de la Pléiade]). − Genêt à balai(s). Variété de genêt dont les feuilles ont servi à fabriquer des balais de ferme. Un sol (...) moins propre (...) à l'engraissement du bétail qu'aux arbres et aux landes, aux genêts à balai (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 112). ♦ P. méton., vx. Balai. Le genêt de la ménagère balaye le seuil luisant de sa maison (Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 396). − Genêt d'Espagne. Variété de genêt cultivée principalement pour son caractère ornemental et pour ses propriétés diurétiques. Quelques arbres odoriférants ombragent ce banc où j'ai fait transplanter un énorme jasmin, des chèvrefeuilles et des genêts d'Espagne (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 282).On avait mis des bougies neuves aux deux candélabres de bois, rangé les burettes avec soin, et placé un bouquet de genêt d'Espagne dans un vase de porcelaine, à droite de la sainte table (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 180). − Genêt des teinturiers (Ac. 1835, 1878). Variété de genêt dont les Anciens utilisaient la racine pour fabriquer une teinture jaune. Synon. genestrolle.Le genêt des teinturiers (...) est appelé aussi genestrole (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 338). − Genêt épineux (Ac. 1835-1932). Ajonc. REM. 1. Gênotte, subst. fém.,vx. Genêt. À terre, le glaïeul, la flambe des marais, le narcisse des prés, la gênotte (...) brodaient (...) un profond tapis de végétation où fourmillaient toutes les formes de la mousse (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 4). 2. Génistées, subst. fém. plur.Famille de légumineuses ayant pour type le genêt. (Ds Boiste, Hist. Nat., 1834, Lar. 19eet Quillet 1965). 3. Gineste, subst. fém.,région. (Provence). a) Genêt. J'atterris au mitan d'une broussaille de ginestes serrées pire qu'un feutre à chapeau avec des épines comme des couteaux de piémontais (Giono, Baumugnes,1929, p. 56).b) Lieu planté de genêts. Synon. genêtière.C'est pas ma faute si je l'ai coursé tout le jour, dans la gineste et le labour (Giono, Colline,1929, p. 117). Prononc. et Orth. : [ʒ(ə)nε]; [ə] instable noté ds Pt Rob. et Warn. 1968. Homon. genet. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1160-74 nom propre (Wace, Rou, éd. J. Holden, III, 10271 : Gisfrei son frere Que l'on clamout Plante Genest); xiies. genest (Gloss. de Tours, p. 327 ds T.-L.). Forme masc. tirée du subst. fém. a. fr. geneste « genêt » (1176-81, Chr. de Troyes, Charrette, éd. M. Roques, 1095) encore vivant dans les dial. de la partie Est du domaine d'oïl (cf. FEW t. 4, p. 100b), issu (comme l'a. prov. genesta depuis le xiies., Marcabru ds Rayn., prov. mod. genesto ds Mistral et les formes des autres langues romanes ds REW3, 3733 et FEW t. 4, p. 101b) d'une var. genesta, du lat. genista fém. (cf. André Bot.). Le changement de genre (cf. lat. des gl. genestrum, CGL III, 428, 70 ds TLL s.v. 1811, 76), innovation venue de la partie occidentale de la Gallo-Romania, est dû au fait que la forme fém. a été sentie comme un collectif (cf. a. fr. feuil/feuille*), d'où une formation régressive du type de celles de fêtu* ou épi*. Fréq. abs. littér. : 323. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 284, b) 1 039; xxes. : a) 303, b) 391. Bbg. Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1964, t. 80, p. 640. - Delaigue (J.) Les N. d'arbres ds la topon. de la Hte-Loire. Almanach de Brioude. 1962, t. 42, p. 163. - Rommel 1954, p. 147, 153. |