| GIBELET, subst. masc. Petit foret utilisé pour percer les barriques (de vin, d'eau-de-vie, etc.), afin d'en déguster le contenu. Les essayeurs de vin ont toujours un gibelet dans leur poche (Ac.1835-1932).Prononc. et Orth. : [ʒiblε]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1412 guinbelet « foret » (Arch. JJ 166, pièce 418 ds Gdf.); b) fin xives./début xveguibelet « id. » (Quinze Joies mariage, éd. J. Rychner, 6, 161); 2. a) 1534 gymbellet « id.» (Gratien du Pont ds Poèmes français sur les biens d'un ménage, éd. U. Nyström, IX, 41); b) 1549 giblet « id. » (Est.); c) 1606 gibelet « id. ». (Nicot). Adaptation région., couvrant tout l'Ouest de la Gallo-Romania de la Normandie à la Gascogne, de wimbelquin, anc. forme de vilebrequin* par substitution de l'initiale gu- au w- et du suff. dimin. -et* au suff. dimin. néerl. -kijn. Le passage de gu- à g- [ʒ], peut-être lié au passage du mot dans la lang. gén. (cf. Fur., s.v. gibelet « dans les provinces on dit guimbelet » et FEW t. 17, p. 584), reste obscur (l'explication du FEW t. 17, p. 585a vaudrait pour ga- > ja-, nullement pour gui- > gi-; on pourrait évoquer l'infl. de gicler, le gibelet fait gicler le vin). |