| * Dans l'article "GERMAIN2, -AINE,, adj. et subst." GERMAIN2, -AINE, adj. et subst. A. − HIST. De la Germanie, territoire correspondant approximativement aux limites de l'Allemagne actuelle. 1. (Celui, celle) qui appartient à des peuplades originaires des environs de la presqu'île du Jylland et venues s'installer dans le centre et l'est de l'Europe, dans ce qu'on a appelé la Germanie, à l'époque de l'Empire romain et du Haut Moyen Âge. Les anciens Germains; mœurs des Germains. Tacite remarque, qu'au lieu de temples et de statues, les Germains n'avoient que des forêts sacrées (Bonstetten, Homme Midi,1824, p. 51).Aux mains des envahisseurs germains (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 59). − [En parlant d'une collectivité] Hordes germaines. Il appela aux armes (...) toutes les tribus germaines (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 24). 2. Qui est relatif, propre à ces peuplades. Elle [l'invasion arabe] a eu (...) un éclat, une grandeur qui avaient manqué à l'invasion germaine (Guizot, Hist. civilisation, Leçon no3, 1828, p. 18). B. − P. ext. 1. (Celui, celle) qui descend de ces peuplades, qui vit sur les territoires qu'elles occupèrent, qui en a certaines caractéristiques physiques ou morales; plus partic., synon. de allemand, -ande. Le Germain Nietzsche (Barrès, Cahiers, t. 2, 1901-02, p. 247).Chez le Français, si peu latin ou germain (...) mais la fleur des Celtes (Toulet, Corresp. avec un ami,1920, p. 182) : 1. ... l'Angleterre se donnera un roi allemand, George Ier(...) les Germains continentaux sont plus près que nous du cœur de ces Germains insulaires que sont les Anglo-Saxons.
Morand, Londres,1933, p. 33. 2. (Ce) qui est relatif à la fois à ces peuplades, aux territoires qu'elles occupèrent (en particulier l'Allemagne) et à leurs descendants (en particulier les Allemands), à leur culture; qui en a certaines caractéristiques. La retraite allemande tournait en débâcle. Et von Mesnil, sans l'avouer, souffrait dans son orgueil germain (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 421).C'était l'aigre novembre germain, et nous étions contraints à plusieurs heures d'immobilité (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 264) : 2. Pas de sécurité en Europe, tant que ne sera pas déraciné l'impérialisme germain. Tant que le bloc austro-allemand n'aura pas fait son évolution démocratique.
Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 976. − Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Wotan est le Teutatès germain. (Mais alors, il y a donc du germain en Lorraine?) (Barrès, Cahiers, t. 9, 1912, p. 240). − Loc., rare. À la germaine. À la manière des anciens Germains et de leurs descendants. Elles ont les cheveux blonds et les yeux bleus à la germaine (Goncourt, Journal,1860, p. 794). Rem. Rob. et Lar. Lang. fr. signalent que l'emploi adj. fém. est peu usité et qu'on lui préfère germanique. La docum. indique néanmoins que cet emploi est relativement bien attesté pour qualifier des choses ou des collectivités, aussi bien au sens A qu'au sens B et autant au xixes. qu'au xxes. La forme fém., pour désigner une femme, se rencontre parfois. Druidesse germaine (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 252). REM. Germanité, subst. fém.[Formé vraisemblablement sur le modèle de latinité, grécité] Ensemble de caractères propres au monde germanique; ensemble des Germains, de leurs descendants. Le monde mythique de la germanité primitive (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 295). Prononc. : [ʒ
ε
ʀmε
̃], fém. [-mεn]. Étymol. et Hist. 1512 Hist. (J. Lemaire de Belges, Illustrations, III, 375 (Genève, 1969) ds Quem. DDL t. 3). Empr. au lat.Germanus, -a, -um « de Germanie ». Fréq. abs. littér. : 692. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 136, b) 603; xxes. : a) 1 173, b) 944. Bbg. Quem. DDL t. 7 (s.v. germanité). - Roblin (M.). All. et Allemagne. Vie Lang. 1957, pp. 309-311. |