| GERMANISER, verbe A. − Emploi trans. Rendre germanique. Je lui fais l'effet d'un esprit lucide, que Berlin n'a nullement germanisé (Amiel, Journal,1866, p. 531).Il est probable que, sans les Romains, la Gaule eût été germanisée (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 15). − Donner un tour, une forme germanique (à un mot, à une phrase) : ... [À propos d'une traduction] L'admirable richesse de certains détails me laisse parfois dans l'incertitude si je dois germaniser la phrase ou la rendre par un équivalent français.
Nerval, Corresp.,1840, p. 103. − Emploi pronom. Prendre certains caractères germaniques. Méthode, dont le discours (...) se germanise, (...) de nouveaux vocables, allemands, s'ajoutent aux termes scandinaves (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.,1953, p. 139). B. − Emploi intrans. [Le suj. désigne une pers.] 1. Faire des germanismes. (Dict. xixeet xxes.). 2. Se familiariser avec la langue et la civilisation allemandes. Le jeune homme [J.-J. Ampère], venant de Bonn où il avait passé quelques mois à germaniser (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 13, 1868, p. 205). REM. Germanisatrice, adj. fém.,hapax. Qui germanise. Nous considérons les socialistes en Alsace-Lorraine comme les meilleurs soutiens de l'œuvre germanisatrice (Wetterléds Le Nouvelliste,30 oct. 1911, d'apr. Barrès, Cahiers, t. 10, 1913, p. 173). Prononc. et Orth. : [ʒ
ε
ʀmanize], (il) germanise [ʒ
ε
ʀmani:z]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1578 « employer des mots germaniques » (H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., I, 86 ds Hug.); 1755 « rendre allemand » (Prévost ds Fr. mod. t. 25, p. 55). Dér. du rad. de germain2*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 17. DÉR. Germanisation, subst. fém.Action de germaniser; résultat de cette action. A Metz, Strasbourg, Colmar (...), j'ai été frappé de certains progrès extérieurs de la germanisation (L. Gosset, La Gazette de France ds Barrès, Cahiers, t. 7, 1908, p. 52).− [ʒ
ε
ʀmanizasjɔ
̃]. − 1reattest. 1876 (Le Temps, 16 oct., 2ep., 3ecol. ds Littré); de germaniser, suff. -(a)tion*. |