| GERÇURE, subst. fém. A. − Petite fissure ou crevasse peu profonde apparaissant au niveau de la peau ou des muqueuses, fréquente aux mains, aux lèvres, aux mamelons. Pommade (bonne) pour les gerçures. Une pauvre vieille fille sans gorge, au teint de boue haché de gerçures (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., 2, p. 28).P. métaph. : Par instants seulement, quelques gerçures de la conversation laissent entrevoir, sous la cordialité des propos, des divergences politiques profondes.
Gide, Journal,1943, p. 245. − Le fait de se gercer. L'usage journalier de l'eau (...) préserve (...) les lèvres de la gerçure et les maintient rouges (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 48). B. − P. anal., usuel et TECHNOL. Petite fente qui se produit, sous l'effet des conditions de température ou d'hygrométrie, à la surface de la terre, dans le sol, à l'écorce des arbres, dans les métaux, les enduits et dans la peinture. Le tronc de cet arbre est sillonné de longues gerçures (Ac. 1835-1932). Ça baisse. Regarde, il y a une gerçure. J'ai peur que ça n'éboule (Zola, Germinal,1885, p. 1166).L'eau froide et douce, si calme entre les gerçures des rochers (Gracq, Beau tén.,1945, p. 150). − JOAILL. Fente vive dans un diamant, et p. ext. dans une pierre précieuse. Il y avait [parmi les bijoux de Jâli] (...) des émeraudes sans gerçures, comme des menhirs et, dans un mouchoir dénoué, un lot de diamants dessertis (Morand, Bouddha,1927, p. 69). REM. Gerçuré, -ée, adj.Présentant des gerçures. Ormes gerçurés (Arnoux, Zulma,1960, p. 12). Prononc. et Orth. : [ʒ
ε
ʀsy:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1375-79 « scarification » (J. de Brie, Bon Berger, 151 ds T.-L.); 1548 (Bastim. de receptes, fo40 vods Gdf. Compl. : pour guarir les jarceures et mal du nez). Dér. de gercer*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 36. |