| * Dans l'article "GENEVOIS, -OISE,, adj. et subst." GENEVOIS, -OISE, adj. et subst. I. − De Genève. A. − (Celui, celle) qui est originaire de la ville ou du canton de Genève, qui y habite ou qui en est citoyen(ne). Des lettres du philosophe génevois [J.-J. Rousseau] (Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 274).Il [Rossi] s'était fait d'abord naturaliser Genevois puis Français (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 125).[Le] linguiste genevois Ferdinand de Saussure, initiateur en Europe de la linguistique structurale (Traité sociol.,1968, p. 267) : Dans une dispute que les représentants de Genève eurent avec le chevalier de Bouteville, l'un d'eux s'échauffant, le chevalier lui dit : « Savez-vous que je suis le représentant du roi mon maître? − Savez-vous, lui dit le Genevois, que je suis le représentant de mes égaux? »
Chamfort, Caract. et anecd.,1974, p. 119. B. − Qui est propre à Genève, à ses habitants. Industrie genevoise. Le caractère genevois m'est antipathique, l'esprit genevois n'est pas de mon goût, les influences dominantes dans l'État, l'Église et la science ne m'inspirent ni attrait, ni respect (Amiel, Journal,1866, p. 254). − Spéc., subst. masc. 1. Parler de Genève. Index des mots du genevois moderne (W. von Wartburg, H.-E. Keller, R. Geuljans, Bibliographie des dict. patois galloromans, Genève, Droz, 1969, p. 237). 2. HIST. Domaine des évêques de Genève, puis du duché de Savoie.Favre, jusque-là sénateur de Chambéry, fut alors appelé comme président du conseil du Genevois à Annecy, où résidait l'évêque de Genève (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 277). C. − [Avec une valeur caractérisante; p. réf. à la discipline morale très dure à laquelle se soumirent les habitants de la métropole du calvinisme après avoir adopté la Réforme] Typique de Genève ou de ses habitants. Une couleur bas-bleu, une frigidité intellectuelle et genevoise (Arnoux, Roi,1956, p. 32). − Loc. À la genevoise. Vivre chez soi à la gènevoise ou à l'anglaise, ne jamais recevoir, éviter toute parade, ne voir que deux ou trois vieux amis, dépenser en bien-être, en bons dîners provinciaux, en bon linge, l'argent des bals et des soirées (Taine, Notes Paris,1867, p. 4).L'église nue à la genèvoise (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 301). II. − Subst. fém., GASTRON. Sauce à base de vin rouge pour poisson d'eau douce. Génoise ou génevoise c'est une sauce fine pour des poissons fins comme la truite saumonée et le saumon (Ac. Gastron.1962).À la genevoise. (Servi) avec cette sauce. Une truite à la genevoise (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 188). REM. Genevoiserie, subst. fém.Le libéralisme, c'est la Réformette, et c'est aussi la genevoiserie de Jean-Jacques, mise à la portée des cœurs de lièvre et des raisons déraisonnantes (L. Daudet, St. xixes., 1922, p. 64). Prononc. et Orth. : [ʒ
ənvwa], fém. [-vwa:z]. Warn. 1968 propose, en outre, [ʒ
εnvwa]. À ce sujet, cf. Land, 1834, Besch. 1845 et Littré qui écrivent gènevois; pour cette forme cf. aussi Taine, loc. cit. Noter que Littré transcrit cette graph. par [e] : jé-ne-voi. La docum. donne aussi quelques ex. de genèvois, d'apr. Genève (cf. Bremond, loc. cit.) et de génevois (cf. Chateaubr., loc. cit.) à rapprocher de la transcr. de Littré. Étymol. et Hist. 1. 1382 « habitant de Genève » (Douët d'Arcq, Pièces Charles VI, 20); 2. 1812 genevoise art culin. (Almanach des gourmands d'apr. Lar. Lang. fr.). Dér. de Genève, ville de Suisse; suff. -ois*. Fréq. abs. littér. Genevois : 158. Génevois : 6. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 131. - Jeanjaquet (J.). Genevois ou génevois. B. du gloss. des pat. de la Suisse romande. 1908, t. 7, pp. 60-63. |