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* Dans l'article "GEIGNARD, -ARDE,, adj. et subst."
GEIGNARD, -ARDE, adj. et subst.
[Correspond à geindre I B et II] Avec une valeur dépréc.
I. − Adj. [En parlant (du comportement, d'un trait psychol.) d'une pers.] Qui se lamente à tout propos sans grande raison. Synon. geigneur, pleurard, pleurnicheur.Caractère geignard; voix geignarde. C'est curieux, combien ce gras et bedonnant garçon est geignard et comme ses expansions versent de suite en des paroles mélancoliques! (Goncourt, Journal,1875, p. 1033).William (...) était (...) très taquin, mais très mou, et un peu geignard, et (...) finissait toujours par s'en aller bouder dans un coin (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 177) :
... le ton bas, geignard, pleurard, un perpétuel « si j'y suis encore » quand il parlait du lendemain, enfin, tous les hélas! des poltrons renforcés, rien ne fit défaut à la comédie... Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 87.
[En parlant de production langagière] Prononcé sur un ton geignard. Aux « consolations prodiguées » en phrases de livres de prix (...) [répondaient] les momeries geignardes et piteuses d'un porche d'église à la sortie de vêpres (A. Daudet, Nabab,1877, pp. 138-139).Un geignard et machinal : « Mon dieu! Mon dieu! Mon dieu! » (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 134).
P. anal., rare. [En parlant d'une chose] Qui produit des sons rappelant une plainte humaine. Cabriolant au bruit d'un piano geignard, faux et vibrant comme un chaudron (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 513).
II. − Emploi subst. Personne qui se lamente à tout propos sans raison. Entre Zola. Ce n'est plus le dolent, le geignard d'autrefois. Aujourd'hui, il apporte dans sa marche, dans son verbe, quelque chose d'énergique, d'âpre, presque de batailleur (Goncourt, Journal,1891, p. 120).Son rôle pratique se doublait d'un effet moral. Aux geignards, il disait : − Ah, bébé, nous rase pas avec tes boniments! On t'emmène à la campagne (Benjamin, Gaspard,1915, p. 18).
[Dans une constr. qualificative antéposée] Elle ne tarissait pas de rires et de plaisanteries pour moquer, comme elle disait, ce « geignard » de Coriolis qui commençait à se plaindre du séjour (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 250).
REM.
Geignardement, adv.,rare. Il s'échoue dans un fauteuil, en se plaignant geignardement et un peu à la manière d'un enfant (Goncourt, Journal,1880, p. 92).
Prononc. et Orth. : [ʒ ε ɳa:ʀ], fém. [-aʀd]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1867 (Goncourt, loc. cit.). Dér. du rad. du part. prés. de geindre*; suff. -ard*. Fréq. abs. littér. : 36.