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GEAI, subst. masc.
Oiseau passereau de la famille des Corvidés, au plumage gris ou brun clair, varié de noir, de bleu vif et de blanc sur les ailes et possédant la faculté d'imiter les sons de la voix. Le geai garrule; geai des chênes. Un groupe de grands chênes (...) où se posaient toujours les premiers geais et les premiers corbeaux que l'hiver amenait régulièrement dans le pays (Fromentin, Dominique,1863, p. 49).Un geai à bout d'ailes bleu, appelant sa femelle (Ramuz, Gde peur,1926, p. 149).Il voulait emmener le petit plus haut, dénicher des geais-de-bois. « On leur apprend à parler en les élevant dans le noir ... » (Pourrat, Gaspard,1931, p. 116).
P. métaph. Pour éviter toute discussion à cet égard, et clore le bec aux Geais de la critique (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1842, p. 477).
Loc. proverbiale fig. [P. allus. à la fable de La Fontaine (Fables, IV 9)] Le geai paré des plumes du paon. Personne qui s'honore d'avantages empruntés à d'autres. En prenant la loge de Madame de Langeais, sa femme a cru qu'elle en aurait les grâces, l'esprit et le succès! Toujours la fable du geai qui prend les plumes du paon! (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 184).
Prononc. et Orth. : [ʒ ε]. Ds Ac. dep. 1694. Les éd. de 1694 et 1718 écrivent geay. Homon. jais, jet. Étymol. et Hist. 1176 jai (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4394). Du b. lat. gaius « geai », d'orig. discutée (Ern.-Meillet); prob. tiré de l'anthropon. Gaius, très courant à Rome comme sobriquet pop.; cet oiseau, bien connu des paysans qui l'élèvent en cage, et capable d'imiter des bruits divers et de reproduire certains mots du langage humain (J. Brüch ds Z. rom. Philol. t. 51, pp. 692-696; André, Oiseaux), est fréquemment désigné, également dans d'autres langues, par des noms d'homme (cf. pierrot* « moineau; geai apprivoisé » v. aussi perroquet); une origine onomat. du mot lat. (TLL s.v.) est moins probable. Fréq. abs. littér. : 120. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 131. - Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 322-324, 328-329. - Ricci (D.). Littré et Lavoisier au zoo. Paris, 1975, p. 80. - Walt. 1885, p. 97.