| GEÔLIER, -IÈRE, subst. A. − Subst. masc. Celui qui garde les prisonniers, gardien de prison. Jadis le geôlier, chargé de la garde des prisonniers, percevait le geôlage (Bach.-Dez.1882).Le geôlier, qui apporta la soupe, promit à Brotteaux de le mettre à la pistole, moyennant finance, dès qu'il aurait de la place (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 233) : Où vas-tu beau geôlier
Avec cette clé tachée de sang
Je vais délivrer celle que j'aime
S'il en est encore temps...
Prévert, Paroles,1946, p. 216. Rem. Le fém. geôlière se rencontre dans des emplois métaph. L'ombre n'a pas besoin de clefs ni de verrous, L'ombre est forte. La mort est la grande geôlière (Hugo, Légende, t. 2, 1859, p. 423). La science étant sa geôlière, Le sage Félix Wrotnowski Se verse, rue 8 Barouillère, De l'algèbre pour riquiqui (Mallarmé, Vers circonst., 1898, p. 95). Emploi adj. Voici un livre scandaleux [Un beau ténébreux, de Julien Gracq] dont une société geôlière ne devrait pas permettre qu'il parût (M. Nadeau ds Fontaine, no43, juin 1945, p. 419). B. − Subst. fém. Femme du geôlier. As-tu du quibus? Il parut inquiet, il ne comprenait pas le mot quibus. La geôlière, voyant ce mouvement, jugea que les eaux étaient basses (Stendhal, Chartreuse Parme,1839, p. 32). Prononc. et Orth. : [ʒolje], fém. [-ljε:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Sans accent de 1694 à 1762. Étymol. et Hist. Ca 1225 gaiolier, jaiolier (Bueve de Hantone, II, éd. A. Stimming, 2882 et 2897). Dér. de geole*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 480. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 639, b) 381; xxes. : a) 367, b) 216. |