| * Dans l'article "GAZOUILLER,, verbe intrans." GAZOUILLER, verbe intrans. A. − [Le suj. désigne un petit oiseau ou plusieurs petits oiseaux] Faire entendre une suite de sons légers et agréables. Les mésanges gazouillaient autour des premiers bourgeons (Sand, Jacques,1834, p. 50). − Emploi trans. [Avec un compl. d'obj. interne] De petits oiseaux gazouillaient une timide chanson d'automne (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 27). ♦ Gazouiller à.Ce que l'oiseau gazouille au cyprès solitaire (Bouilhet, Dern. chans.,1869, p. 75). B. − P. anal. 1. Courant a) [Le suj. désigne de l'eau, gén. en petite quantité, et plus partic. un ruisseau] Faire un bruit léger en s'écoulant. Les sources vives qui font gazouiller les ruisseaux, et jaser à petit bruit les fontaines (Michelet, Chemins Europe,1874, p. 392). b) [Le suj. désigne une pers., parfois un mode d'expr.] − [Le suj. désigne un petit enfant] Émettre de petits sons inarticulés et doux, commencer à parler. La vue de l'enfant, qui gazouillait devant le feu (...) avait bien vite calmé la mère (A. Daudet, Fromont jeune,1874, p. 137). − [Le suj. désigne un enfant plus âgé ou un adulte souvent de sexe fém., un ensemble de pers., parfois un mode d'expr.] Dire, parler doucement, sur un ton chantant, avec volubilité; chantonner. Cette jeune fille (...) c'est un ange (...) elle parle, elle babille, elle gazouille (Labiche, Moi,1864, p. 76). ♦ [En incise] :
Le fait est, gazouille, alors, le directeur en se radoucissant (...), le fait est que mon garçon de salle (...) n'est rien moins que l'auteur de trois ou quatre magnifiques ouvrages dramatiques...
Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 49. ♦ Emploi trans. [Avec un compl. d'obj. interne et parfois un compl. d'obj. indir.] Miss Bell gazouillait au prince de jolies choses (A. France, Lys rouge,1894, p. 164).Les trois voix chorales d'alto, ténor et basse gazouillent un « amen » (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 376). − Fam. Parler, discourir. Pourquoi donc que vous ne montez pas là-haut [à la tribune] notre député, pour gazouiller un peu comme les autres? (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 352). ♦ Gazouiller anglais. Je me suis mis au goût du jour : je commence même à gazouiller anglais! (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 15). 2. Rare. De lourdes pendeloques gazouillent secrètement à ses mignonnes oreilles (Baudel., Poèmes prose,1867, p. 117). − Emploi trans. L'air du rossignol, gazouillé par la flûte alternant avec la voix de Graziella (Schneider, Maîtres opérette fr., Lecocq, 1924, p. 189). REM. 1. Gazouillé, ée, part. passé en emploi adj.[Correspond à B 1 b] L'amour, vous savez ce que c'est (...). Un mot gazouillé, un retour des prunelles, on se trouve chaviré (Aymé, Cléramb.,1950, p. 169). 2. Gazouillard, arde, adj. et subst.a) (Celui, celle, ce) qui gazouille comme un oiseau. (Dict. xixes.) b) Subst. masc. péj. Personne qui a une mauvaise élocution. Les gazouillards de la Comédie-Française (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 118). Prononc. et Orth. : [gazuje], (il) gazouille [gazuj]. Mais [ɑ] ds Fér. 1768, Land. 1834, Barbeau-Rodhe 1930. D'apr. Mart. Comment prononce 1913, p. 36 [ɑ] est rare. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1316 d'un enfant (J. Maillart, Comte d'Anjou, 426 ds T.-L.); ca 1380 de perdrix (J. Lefèvre, Vieille, 42, ibid.). Dér. du rad. onomat. gas-, v. jaser; v. aussi gargouiller. Fréq. abs. littér. : 119. DÉR. Gazouilleur, -euse, adj.[En parlant d'un petit oiseau, d'un ruisseau, d'une pers. (en partic. d'un petit enfant), d'un mode d'expr.] Qui gazouille. Il (...) recueillit maints nids gazouilleurs dans les buissons (Laforgue, Moral. légend.,1887, p. 33).Le petit ruisselet si gazouilleur naguère parmi son tapis de cresson (Arène, Veine argile,1896, p. 67).− [gazujœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1reattest. 1571 « gazouillant » (M. de La Porte, Épithètes, 143 vods Hug.); du rad. de gazouiller, suff. -eur2*. BBG. − Nigra (C.). Note etimologiche e lexicali. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 642. - Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 46, 119, 315. - Söll (L.). Murmurare in der Romania : Bedeutungswandel durch Lautwandel? In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, pp. 287-311. |