| GAULLISME, subst. masc. A. − Attitude politique de ceux qui ont été partisans du général de Gaulle à l'époque de la Résistance et de la Libération. Son gaullisme s'exprimait surtout dans cette impatience exaspérée qui la prenait de temps en temps : que cela cessât! (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 163).Il [P. Brossolette] était comme Jean Moulin détaché de tous les partis politiques et n'attendait rien d'efficace, aujourd'hui dans la guerre et demain dans la paix, que du « gaullisme » érigé en doctrine sociale, morale et nationale (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 165). B. − Ensemble des institutions politiques, des idées politiques et sociales préconisées par le général de Gaulle en tant qu'homme politique et président de la République. Que de Gaulle ait l'unique ambition, aujourd'hui (le gaullisme dût-il en pâtir et même en mourir), d'aider la France une fois de plus à sortir fortifiée et grandie des décombres de son Empire, et de tous les Empires, une cervelle de droite (...) est bien incapable de le concevoir (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 346) : « Il n'y a pas d'après-gaullisme contre le général de Gaulle », s'écrie Malraux au Palais des Sports. Et il se fait plus pressant encore, plus précis : « On peut fonder un après-gaullisme sur la victoire du gaullisme. On ne pourrait en fonder aucun sur la défaite du gaullisme. »
P. Viansson-Ponté, Hist. de la République gaullienne, Paris, Fayard, t. 2, 1971, p. 623. Prononc. : [golism̥]. Cf. -isme. Étymol. et Hist. 1941, 2 mars (L'Œuvre). Dér. du nom du général de Gaulle (1890-1970), homme d'État français, qui a pris la tête de la résistance française à l'Allemagne, lors de la Seconde Guerre mondiale; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 35. - Fabre-Luce (A.). Les Mots qui bougent. Paris, 1970, p. 99. - Quem. DDL. t. 12. |