| ![]() ![]() ![]() ![]() GANTÉ, -ÉE, part. passé et adj. I. − Part. passé de ganter*. II. − Emploi adj. A. − 1. [En parlant de la main, des doigts] Recouvert d'un gant, d'une mitaine. Main gantée. Une main lui pressait le foie, comme le faucon vous crispe les serres sur le poing ganté (Montherl., Bestiaires,1926, p. 537).La main gantée de fer du chef franc (Grousset, Croisades,1939, p. 58). − P. ext. Ganté de qqc. Recouvert, enveloppé de quelque chose. Une main velue et gantée de joyaux barbares (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 44). ♦ Mains gantées de hâle (cf. ganter A). Élevant au-dessus de sa tête ses deux battoirs gantés de hâle, il vociféra : − Vive la classe! (Courteline, Train de 8 h 47,1888, 1repart., p. 67). − P. anal. [En parlant de différentes parties du corps recouvertes de qqc.] Ses pieds gantés de babouches en cuir blanc posaient sur un coussin d'eau chaude (Gide, Caves,1914, p. 726).Deux horse-guards tiennent entre leurs genoux gantés de blanc, sous leur tapis de selle en mérinos, de belles juments gris pommelé (Morand, Londres,1933, p. 229). ♦ P. métaph. [P. réf. aux gants portés par les hommes élégants et distingués] Et toujours poli. Ma chère, il a l'âme gantée (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 301). 2. [En parlant d'une pers.] Qui porte des gants. Homme bien (mal) ganté. J'ai encore dans les oreilles les bruits de la perceuse (...) maniée par un ouvrier ganté (Morand, New-York,1930, p. 37) : 1. ... l'on sortait vivement sur le pas de la porte pour voir passer la mariée très blanche, le marié très raide et la famille qui suit, chapeautée et gantée...
Triolet, Prem. accroc,1945, p. 356. − Proverbe. Chat ganté ne prend point de souris. Qui a peur de se salir les mains échoue dans son entreprise : 2. Le roi, ayant eu de la peine à ôter ses gants pour prendre mes mains entre les siennes, m'avait dit en riant : « Chat ganté ne prend point de souris ».
Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 267. B. − Au fig. [P. réf. à gant II A fig.] Ganté juste. Parfaitement adapté à la circonstance, tel un gant bien ajusté à la main. La fine blague parisienne, gantée juste, de Gavarni (Focillon, Maîtres estampe,1930, p. 109). ♦ [P. réf. à la loc. une main de fer dans (sous) un gant de velours. Cf. gant II A] Elle s'est souvenue à propos (...) qu'elle dispose d'une autorité gantée de velours (Colette, Jumelle,1938, p. 225). Prononc. et Orth. : [gɑ
̃te]. Ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér. : 335. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 139, b) 619; xxes. : a) 756, b) 519. |