| * Dans l'article "GALVANISER,, verbe trans." GALVANISER, verbe trans. A. − MÉD. et PHYS. Électriser au moyen de la pile galvanique (ou voltaïque). Les intestins étaient aplatis. En les galvanisant, ils s'élargissaient, ce qui est l'inverse pour les artères qui se rétrécissent quand on les galvanise (C. Bernard, Notes,1860, p. 95). − En partic. Provoquer des contractions musculaires au moyen de la pile galvanique sur un sujet vivant ou mort depuis peu, dans un but expérimental. Galvaniser une grenouille. Emma se releva comme un cadavre que l'on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 181). − P. anal. [Le compl. d'obj. dir. désigne le corps humain ou l'une de ses parties] Mettre en mouvement ce qui était inerte. Mais ses doigts s'étaient roidis, la volonté suprême qui les galvanisait, lui échappait; elle sentait la paralysie remonter lentement le long de son bras (Zola, T. Raquin,1867, p. 186).Les meuglements rythmés accomplissent ce miracle de redresser les têtes maigres, de repétrir les visages défaits, de galvaniser les misérables corps (Vercel, Conan,1934, p. 17) : 1. Rassembler dans le pharynx des souffles qui seraient bien plus à leur aise dans le larynx, mettre en branle la glotte, galvaniser les muscles d'une langue qui rêve d'être toute à ses muqueuses et ses papilles, un flûtiste à la rigueur s'y croit obligé, pas une femme...
Giraudoux, Lucrèce,1944, I, 5, p. 44. − P. métaph. ou au fig. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers., un ensemble de pers. ou une qualité attachée à la pers.] Donner une impulsion nouvelle, communiquer une exaltation vive quoique passagère. Galvaniser les courages, les énergies; galvaniser une foule. Les grâces languissantes de Mrs Edith ne suffirent point à nous galvaniser (...). Le repas fut des plus tristes (G. Leroux, Parfum,1908, p. 47).Il passait tous ses dimanches dans une université populaire assez moribonde, dont il tâchait de galvaniser les derniers soubresauts (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 165) : 2. Et pourtant, le vieux chef-d'œuvre [Carmen], à la fin, demeurait le plus fort, galvanisait peu à peu ces employés somnolents. Le don José ventru qui avait gueulé : « La fleur que tu m'avais jetée » retrouvait au dernier acte une espèce de style.
Mauriac, Journal 2,1937, p. 126. Rem. On relève un emploi pronom. à sens réfl. Pasteur insouciant, laboureur imprévoyant, l'homme chez nous se galvanise en touchant le cep (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 106). B. − TECHNOL. Recouvrir un métal ferreux d'une légère couche de zinc, afin de la préserver de l'oxydation. Galvaniser le fer (Ac. 1932). REM. 1. Galvanisable, adj.,au fig. À qui on peut donner une vie apparente. Même parmi les élèves de l'École des Chartes, il y aura un abandon des siècles antiques pour remonter aux siècles modernes et là, avec la documentation de ces temps, ressusciter des morts dans une humanité vraiment galvanisable (Goncourt, Journal,1878, p. 1232). 2. Galvanisant, -ante, part. prés. adj.,au fig. Capable de communiquer un dynamisme passager. Mon oncle de Courmont est un homme qui est mort corporellement et moralement, tant que ne sonnent pas des histoires galvanisantes comme ces deux-ci (Goncourt, Journal,1858, p. 445). Prononc. et Orth. : [galvanize], (il) galvanise [galvani:z]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1799 « faire contracter par l'électricité (des muscles inertes) » (Humboldt, Exp. sur le galvanisme, trad. par Jadelot, p. 13 ds DG); 1831 p. ext. « donner une énergie soudaine et passagère » (Barthélémy, Némésis, I, 10 avr., p. 12 d'apr. M. Riffaterre ds Fr. mod. t. 22, p. 63); 2. 1861 technol. « recouvrir d'une couche de zinc » (Armengaud, Moteurs à vapeur, t. 2, p. 136 : fer étamé ou galvanisé). Dér. du rad. de galvanisme*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 79. |