| * Dans l'article "GALOPIN,, subst. masc." GALOPIN, subst. masc. I. A. − Vieux 1. Jeune garçon chargé de faire des commissions. Deux aides-de-camp du général, leur servant de galopins, couronnaient le cortège (Marat, Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p. 146) : 1. ... il faut se méfier, quand on passe les ponts, du vent de bise ou de galerne, lequel a bientôt fait d'envoyer un chapeau à la rivière, au grand ébaudissement des pages, laquais et galopins.
Gautier, Fracasse,1863, p. 289. 2. Gamin qui sert dans les cuisines, petit marmiton. Deux galopins de cuisine à huit livres (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 488).Les marmitons de ses cuisines [de Charles d'Este], les galopins, les grooms, les cochers, quittèrent tout, à son arrivée, pour environner son landau (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 262). B. − Fam., péj. Garçon qui court les rues; jeune espiègle, effronté, mal élevé. Synon. chenapan, garnement, polisson.Galopins de village; une bande de galopins. C'est un méchant galopin, à l'œil vert, aux cheveux filasse, à l'expression chafouine (Gide, Immor.,1902, p. 447).Chaque peuple est devenu pareil à ces galopins batailleurs qui se jettent les uns sur les autres, avec des yeux de petits fauves (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 607) : 2. Les galopins du pays en courant devant sa boutique hurlaient des ordures à pleine bouche afin de le voir baisser les yeux; les filles s'amusaient à passer et repasser devant lui en chuchotant des polissonneries qui le faisaient rentrer dans la maison.
Maupass., Contes et nouv., t. 2, Rosier MmeHusson, 1887, p. 688. − Emploi qualificatif ♦ Galopin de + subst.À propos, j'oubliais! Ce galopin de Vincent n'est pas venu (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1217). ♦ [Avec valeur d'insulte] Monsieur Lahrier, vous êtes un galopin. − Et vous, dit Lahrier, vous êtes un vieux cochon (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 4etabl., p. 125).La vieille lui jeta quelques injures. − Galopin, ostrogoth! C'est maintenant que tu viens me voir? (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 271). − Emploi subst. fém., rare. Désirée, une galopine de quinze ans (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 17).La Frimat déclarait que, dans sa jeunesse, on aurait fouetté une galopine comme ça, jusqu'au sang (Zola, Terre,1887, p. 130). − En position d'attribut avec valeur d'adj. inv. Elle restait galopin, malgré ses vingt et un ans (Zola, Terre,1887p. 463). II. − Vieilli, pop. [Dans un café, un cabaret] Petit verre à boire (d'apr. Carabelli, [Lang. pop.]); p. méton., petite chope (de bière). Le galopin se vend quinze ou vingt centimes (Rigaud, Dict. arg. mod.,1881, p. 188).Il commandait un bock et, pour moi, un galopin de bière (Sartre, Mots,1964, p. 157). Prononc. et Orth. : [galɔpε
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. 1. 1388 « jeune garçon chargé de faire des courses » (B. Prost, Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, t. 2, p. 433, § 2727); 2. a) 1671 gallopin « jeune garçon espiègle, effronté; gamin qui court les rues » (Fragments des mémoires inédits de Dubois ds Bibl. Éc. Chartes, t. 4, 2esérie, p. 41); b) 1694 air galopin adj. (Biancolleli, Arlequin defenseur du beau sexe, I, 7 ds Gherardi, Théâtre italien, éd. 1741, t. 5, p. 198). II. a) 1680 « demi-setier de vin » (Rich.); b) 1881 « petite chope (de bière) » (Rigaud, loc. cit.). Dér. de galoper*; suff. -in*; prob. créé comme surnom (surtout de personnes capables de courir et en partic. de garçons de courses) dès la fin du xiies. (ca 1179, Renart, éd. M. Roques, 2558); cf. aussi lat. médiév. Galopin (1198 ds Mél. Roques (M.) t. 4, p. 183). Le sens II s'explique par une personnification du récipient. Fréq. abs. littér. : 186. DÉR. Galopiner, verbe intrans.Se comporter en galopin, courir (les rues) à la manière des galopins. On découvrit qu'une bande de toutes jeunes filles, presque des enfants, avaient glissé à la débauche en galopinant dans les rues; et l'affaire n'était pas seulement entre gamins du même âge, on disait que des personnages bien posés allaient se trouver compromis (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 975).Les enfants de la maîtrise rêvent d'aller galopiner, après la messe (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 26).Avec lui comme avec tant d'autres nous avons galopiné, notre enfance durant, battu le pays (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 84).− [galɔpine], (il) galopine [galɔpin]. − 1reattest. 1873 (Zola, Ventre Paris, p. 47); de galopin, dés. -er. − Fréq. abs. littér. : 11. BBG. − Arveiller (R.). Doc. lexicogr. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 265. - Lew. 1960, p. 152. - Michaëlsson (K.). Galopin et trottin. Mél. Roques (M.) t. 4 1952, pp. 181-186. - Quem. DDL t. 2. |