| * Dans l'article "GAULOIS, -OISE,, adj. et subst." GAULOIS, -OISE, adj. et subst. A. − De Gaule. 1. (Celui, celle) qui habitait la Gaule. Chef gaulois; nos ancêtres les Gaulois. C'est le chêne, robuste, accueillant et gai, qui a fait le Gaulois (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 150). − [En parlant d'une collectivité] Peuple gaulois; tribus gauloises. 2. (Ce) qui était propre à la Gaule, à ses habitants. Religion gauloise. Tout le vocabulaire géographique y est imprégné de ces vieux noms gaulois d'eaux et de hauteurs (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 211). − Subst. masc. sing. Langue parlée par les Gaulois. Déclaration, rapidement débitée en cinq langues diverses, grec, latin, gaulois, libyque et baléare (Flaub., Salammbô, t. 1, 1863, p. 41). B. − [P. anal. d'aspect, de traits de caractère] 1. (Celui, celle) qui est censé(e) rappeler les Gaulois par l'aspect physique ou le caractère. Cette légèreté, cette inconséquence, nous venaient de loin, (...) nous demeurions toujours Gaulois (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 472).Monsieur Dagincourt − un colosse trapu, bouclé, gaulois (Vialar, Clos Trois Mais.,1946, p. 69). ♦ C'est un vrai Gaulois, un bon Gaulois. C'est un homme franc, sincère (Ac. 1798-1878). 2. [En parlant d'un inanimé] Qui est censé rappeler certaines caractéristiques physiques ou morales propres aux Gaulois. Probité gauloise. Franchise gauloise (Ac. 1798-1878). M. Barré, admirable de simplicité et de bonne humeur gauloise (Banville, Gringoire,1866, p. IV). − Loc. À la gauloise. À la manière des Gaulois. Chaque siècle a sa façon de plaisanter. Le xviiesiècle avait une manière un peu grosse, à la gauloise (...) celle de Molière (Feuillet, Morte,1886, p. 97). ♦ Moustache(s) gauloise(s) ou à la gauloise. Moustache(s) longue(s) et tombante(s). Ce nouveau venu avait (...) des moustaches blondes et grises à la gauloise, des yeux bleu pur (Giraudoux, Bella,1926, p. 104). 3. En partic., cour. [P. réf. au caractère fruste, léger, gai qu'on attribue aux Gaulois] a) (Celui, celle) qui aime la plaisanterie, les grivoiseries, qui est licencieux. Une lorette est plus amusante que la Vénus de Milo! Soyons Gaulois, nom d'un petit bonhomme! Et Régence si nous pouvons! (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 74).Georges, (...) un vrai petit Gaulois qui se moque de tout (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1571). b) [En parlant d'un inanimé] Qui se présente sous un jour libre, plaisant, grivois, licencieux. Esprit gaulois; plaisanteries gauloises. Devant les chenets de son feu, on doit toujours conter des histoires gauloises, impayables (Benjamin, Gaspard,1915, p. 105). ♦ C'est gaulois. C'est comique, drôle : 1. Il m'a demandé de donner à ces Touareg une idée de la civilisation parisienne (...). Je vais retenir un cabinet (...) et dire à Gramont-Caderousse et Viel-Castel qu'ils amènent leurs folles maîtresses. Ce sera très gaulois de voir l'attitude des enfants du désert au milieu de cette petite partie.
Benoit, Atlant.,1919, p. 215. C. − Vieilli. [P. réf. à l'époque anc. où vécurent les Gaulois] 1. (Celui, celle, ce) qui appartient à certaines époques antérieures (Moyen Âge, Renaissance, parfois xviiesiècle). Commines (...) le vieux seigneur gaulois (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 97).Notre-Dame de Paris (...) la cathédrale gauloise (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 130). − En partic. a) Subst. masc. sing. Langage parlé autrefois en France. (Dict. xixes.) : 2. ... quand une langue a eu plusieurs âges, comme la nôtre, les vieux livres sont bons à lire (...). Pour bien écrire le français, il faudrait entendre le gaulois. Notre langue est comme la mine où l'or ne se trouve qu'à de certaines profondeurs.
Joubert, Pensées, t. 2, 1824, p. 46. b) [En parlant d'un inanimé] Écrit dans ce langage. Port-Royal (...) entreprit de les traduire [les Saintes Écritures] (...). Les traductions surannées et gauloises étaient imparfaites, difficiles d'ailleurs et de peu d'usage, à cause du grand changement survenu dans la langue (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 355). 2. [En parlant d'un aspect du comportement, d'un mode d'expression] Vieux, archaïque. Tournure, expression gauloise. Avoir les manières gauloises (Ac. 1835, 1878) : 3. On m'a (...) conté que vous n'approuviez pas certaines vieilleries dans mon style. (...) peut-être (...) trouverez-vous mes façons de dire un peu gauloises (...) à leur place dans une version de ce vieux conteur Hérodote.
Courier, Lettres Fr. et It.,1823, p. 915. D. − [P. réf. aux limites géogr. de la Gaule qui recouvrait approximativement le territoire français] 1. Synon. de français.L'allemand en donnait-il à garder au parisien? Le germain se gaussait-il du gaulois? (Hugo, Rhin,1842, p. 283) : 4. Vous planteriez, ô Melbournois!
Sur vos coteaux barbares,
Les plus fins de nos ceps gaulois,
Nos « pineaux » les plus rares...
Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 85. 2. Subst. fém. Cigarette de fabrication française, commercialisée sous ce nom. Un paquet de gauloises. La nuit redevint parfaite, épaisse comme un rideau, à peine trouée par (...) quelques points rouges de gauloises (H. Bazin, Huile sur feu,1954, p. 24). REM. 1. Galles, subst. masc. plur.Synon. de Gaulois.Les Galles (...) avaient les pieds fort plats (Senancour, Obermann, t. 1, 1840, p. 100). 2. Gallo, subst. masc.Dialecte français parlé dans l'est de la Bretagne. (Dict. xixeet xxes.). Certains dict. signalent des var. orth. du mot : gallot, gallec, gallek, gallais, gallic, gallou. Qq. dict. indiquent également que le mot peut être adj. et subst. avec les sens suiv. : « (Celui, celle) qui est originaire de l'est de la Bretagne »; [en parlant d'un inanimé] « relatif à cette région, à ses habitants, à leur parler ». Ils relèvent les formes fém. gallèse, gallote. Prononc. et Orth. : [golwa], fém. [-wa:z]. Ds Ac. dep. 1694; ds Ac. 1694 et 1932 uniquement en tant qu'adj.; ds Ac. 1718-1878 en tant que subst. et adjectif. Étymol. et Hist. 1. a) 1155 subst. masc. Gualeis « Gallois » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 13927); b) 1155 gualeis « la langue galloise » (Id., ibid., 14745); c) 1285 walois « la langue d'oïl » (J. Bretel, Tournoi de Chauvency, éd. M. Delbouille, 63); 2. a) ca 1205 adj. galois « gai, joyeux (en parlant d'un son) » (Renart, éd. E. Martin, branche 17, 1042); 1314 galoy « id. (en parlant d'une pers.) » (G. Du Bus, Fauvel, éd. A. Långfors, 1246); b) de nouv. 1640 gaulois « id. » (Anc. Th. fr., éd. Viollet-Le-Duc, t. 9, p. 222); c) 1844 « qui est d'une gaieté vive et assez libre » (Th. Gautier, Les Grotesques, X, p. 370 ds Rob.); 3. a) fin xive-début xves. Galois « habitant de la Gaule » (E. Deschamps, Ballades de moralitez, CCLIII ds
Œuvres, éd. Queux de St-Hilaire et G. Raynaud, t. 2, p. 91); b) 1671 adj. gaulois « grossier, du vieux temps, suranné » (La Fontaine, Contes, les Rémois, 39 ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 5, p. 68); 4. 1910 subst. fém. gauloise « cigarette de la Régie française des tabacs » (25 avr. 1910, date de lancement de cette marque de cigarettes ds Lar. Lang. fr.). De l'a. b. frq. *walhisk « roman », dér. de *walha « les Romans », cf. a. h. all. walahisc « roman ». En a. fr. galois se réfère surtout au celte, sans doute parce que le mot est très attesté dans le Roman arthurien (sens 1 a et b), mais il peut s'appliquer également au fr. dans les régions limitrophes aux parlers germ. (sens 1 c). *Walha est devenu Gaule (1155, Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9905) d'où le dér. gaulois (sens 3). Galois (sens 2), dér. de l'a. fr. galer « s'amuser, mener joyeuse vie » (v. galant), s'est trouvé en homon. avec le résultat de walhisk, ce qui sera la base de esprit gaulois, gauloiserie*. Fréq. abs. littér. : 750 (gauloise : 155). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 659, b) 992; xxes. : a) 1 286, b) 467. |