| * Dans l'article "GALION,, subst. masc." GALION, subst. masc. HIST. Grand navire à voiles, armé en guerre et/ou naviguant généralement sous escorte, utilisé surtout par l'Espagne pour transporter les métaux précieux et les marchandises provenant de ses colonies. Armer un galion. Il vient d'entrer dans la Tamise Douze grands bateaux plats, chargés des millions Que Blake aux Portugais prit sur trois galions (Hugo, Cromw.,1827, p. 117).L'argent ne lui manquait pas [à l'Espagne], à la condition toutefois que ses galions, chargés de l'or et de l'argent de l'Amérique, entrassent dans ses ports (Verne, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 91) :C'est aussi à cette époque [vers 1512] que se répandirent les galions [it. ds le texte]. C'étaient de gros cargos à voile, ronds, renflés, dont les Espagnols se servaient pour emporter chez eux les richesses enlevées en Amérique. Le gréement en était déjà perfectionné puisqu'il comportait au moins deux voiles à chaque mât.
P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 129. − Au fig. Argent en quantité importante. Nigaud (...) qui croit que je le lâche (...) quand je viens justement à lui, un galion entre les bras (Courteline, Linottes,1912, VI, p. 158). ♦ Les galions sont arrivés. [Pour signifier la réception d'une importante somme d'argent] Il avançait aux étudiants l'argent de leur mois, qu'il se faisait rendre au triple, dès que les galions étaient arrivés (A. Daudet, N. Roumestan,1881, p. 24). REM. Gal(l)ionné, -ée,(Galionné, Gallionné) adj.Synon. de argenté.Forcée, depuis des mois, de transmuer sa chair en victuaille de luxure (...) la malheureuse (...) accepta sans hésitation les offres de services de Marchenoir, exceptionnellement gallionné de quelques pièces de cent sous (Bloy, Désesp.,1886, p. 64). Prononc. et Orth. : [galjɔ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Gallion (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 23). Étymol. et Hist. 1. Ca 1208 « petit navire de guerre » (Villehardouin, Conquête de Constantinople, éd. E. Faral, 466); 2. 1626 « grand navire utilisé autrefois par les Espagnols pour ramener l'or d'Amérique » (A. de Novel, Lettres inédites, p. 40 ds Reinh., p. 358). Dér. de galie (dep. ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 2625), var. de galée*; suff. -on*. Le sens 2 est prob. dû à l'infl. de l'esp. galeón « id. », attesté dep. 1528 et lui-même empr. au fr. (v. Cor., s.v. galera), le mot ayant pris en esp. le sens de « grand navire » en raison du sens augm. qu'a dans cette langue le suff. -ón. Fréq. abs. littér. : 46. Bbg. Kemna 1901, p. 123. - Pauli 1921, p. 98. - Reinh. 1963, p. 147. |