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GABELOU, subst. masc.
Péjoratif
A. − HIST. Employé de la gabelle (cf. gabeleur rem. s.v. gabelle); p. ext. employé de l'octroi. Faire relâcher un malheureux traîné en prison, parce que les gabeloux ont trouvé chez lui quatre livres de sel (Erckmann-Chatrian, Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 77).
B. − Employé de la Douane ou de l'administration des Contributions Indirectes. Je le dis sans traîtrise [qu'il est contrebandier] ... car il ne s'en cache pas, il s'en vante au nez des gabelous (Sue, Myst. Paris, t. 1, 1842, p. 128).
Au fig. Celui qui fait obstacle à quelque chose. Quand donc les directeurs gabelous de la littérature laisseront-ils arriver au comité public tes œuvres... (Borel, Rhaps.,1831, p. 12).La campagne contre le jury du salon faisait un vacarme du diable, il ne resterait pas un morceau de ces gabelous de l'idéal, qui empêchaient la nature d'entrer (Zola, Œuvre,1886, p. 114).
Prononc. et Orth. : [gablu]. Ds Ac. 1932. Plur. gabelous. On rencontre néanmoins gabeloux, supra, Erckm.-Chatr., peut-être p. anal. avec la série bijoux, cailloux, choux, etc. ou par archaïsme. Étymol. et Hist. 1585 (N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 176 : gabeloux et sauniers du Croisil). Forme dial. de gabeleur (dep. 1548, Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 66, p. 264 : guabelleur; cf. gabeleur ap. N. Du Fail, loc. cit., p. 175; cf. agn. gabelator ds Du Cange, s.v. gabularii, dér. (comme gabelier, xives. − 1700 d'apr. FEW t. 19, p. 74a) de gabelle*. Fréq. abs. littér. : 24.