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GÉNÉRALISER, verbe trans.
A. − Au plan concr. Rendre général par extension à la plupart des cas ou des individus. Généraliser un emploi, une méthode, un procédé, un usage; crise généralisée; conflit, amoralisme, esclavage généralisé; tendance à se généraliser. Je crois que ce fait, observé par hasard, peut être généralisé (Warcollier, Télépathie,1921, p. 288).L'emploi des radioisotopes n'est pas encore aussi généralisé dans l'industrie qu'il devrait l'être (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 238).
En emploi absolu :
1. On doit examiner les cas à partir desquels on veut généraliser et se demander : quel droit a-t-on de généraliser? C'est-à-dire quelle raison a-t-on de présumer que le caractère constaté dans ces cas se rencontrera dans des milliers d'autres? Langlois, Seignobos, Introd. ét. hist.,1898, p. 240.
MÉD. [En parlant d'un processus pathogène qui atteint presque tout l'organisme] Cancer généralisé. Les teintures peuvent être à l'origine d'eczémas de la face et même d'eczémas généralisés (Quillet Méd.1965, p. 317).La péritonite généralisée par diffusion de l'inflammation ou perforation de l'appendice et l'abcès appendiculaire (Quillet Méd.1965p. 156).
B. − Au plan abstr. Raisonner en procédant par induction du particulier au général pour intégrer dans un ensemble d'idées les cas similaires. Généraliser une notion, une idée, une théorie, une observation. C'est ainsi que l'homme d'un esprit supérieur, généralise les idées et saisit les principes premiers, applicables aux diverses sciences (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1578).N'est-il pas vrai que l'analogie nous conduit à généraliser l'observation? (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 50) :
2. Plus l'être vivant s'élève dans l'échelle de la conscience, plus il tend à organiser les simples perceptions sensorielles, à y ajouter le sentiment de rapports établis entre elles. Le rapport de ressemblance esquisse d'emblée la possibilité de généraliser, de produire des catégories; en bref, émerge l'acte intellectuel. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 107.
Spécialement
MATH. Généraliser une hypothèse, une formule d'algèbre, une équation; équation généralisée; géométrie généralisée; abrégé, application, autosymétrie, fonction, hélicoïdal, projection, répétition généralisé(e) (Math. 1967-69).
PHYS. Théorie de la relativité généralisée :
3. ... c'est en termes mathématiques que Clausius la généralisa [la loi de dégradation de l'énergie], et c'est à la conception d'une grandeur calculable, l'« entropie », qu'il aboutit. Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 244.
REM. 1.
Généralisant, -ante, part. prés. adj.Qui généralise (sens B). L'anthropologie moderne, écrit-il [Durkheim], est fonctionnelle, généralisante et sociologique (Traité sociol.,1968, p. 320).
2.
Généralisable, adj.Qui est susceptible d'être généralisé. Ne m'intéressent que les individus, dans ce qu'ils ont d'unique et de non généralisable (Benda, Fr. byz.,1945, p. 289).Ce témoignage n'est pas généralisable, et il a cependant une portée universelle (Mounier, Traité caract.,1946, p. 441).
Prononc. et Orth. : [ʒeneʀalize], (il) généralise [ʒeneʀali:z]. Étymol. et Hist. 1600-12 (A. d'Aubigné, Hist. univ., I, 14, Soc. Hist. de Fr. ds Gdf. Compl.). Dér. de général1*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 446 (généralisant : 19). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 507, b) 476; xxes. : a) 367, b) 986. Bbg. Gohin 1903, p. 322.