| * Dans l'article "FÉLIBRE,, subst. masc. et adj." FÉLIBRE, subst. masc. et adj. A.− Subst. masc. Auteur, poète de langue provençale moderne. Cazalis arrive samedi soir à Avignon, se figurant que le château des Papes appartient aux félibres et qu'ils portent de longues robes de soie avec des lyres dans la rue (Mallarmé, Corresp.,1868, p. 282).Dès que j'ai une minute, quelques vers provençaux brouillonnés à la hâte, car il ne faut pas que les fonctions officielles tuent le Félibre en moi (A. Daudet, Port-Tarascon,1890, p. 146): Un autre jour, j'allais rejoindre mes amis les poètes provençaux, les Félibres. À cette époque, le Félibrige n'était pas encore érigé en institution académique.
A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 171. B.− Subst. masc. et adj., p. ext. (Personne) qui est membre d'une association félibréenne (infra dér.); (personne) qui contribue à maintenir et développer la langue provençale, les dialectes d'oc. Jaurès : « Vous voilà félibre, je vous croyais lorrain, Monsieur Barrès » (Barrès, Cahiers,t. 9, 1911, p. 62).Il dit avec un peu d'ironie : « (...) quand je vois un brave garçon qui a montré de la bonne volonté, je lui écris une gentille lettre et en fais un bon félibre de plus » (...). Mistral est un homme qui connaît très bien sa langue (Barrès, Cahiers,t. 9, 1911p. 85).Jean Carrère, qui, installé à Rome, vibrant et perspicace − il était félibre et mistralisant (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p. 58). REM. Félibrique, adj.,hapax. Synon. plais. de félibréen (infra dér.).Si l'on veut être initié tout à fait au cénacle même qu'anime et qu'inspire cette fièvre félibrique, (...) il faut absolument voir le recueil des Parpaioun Blu (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 172). Prononc. et Orth. : [feli:bʀ
̥]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1868 félibre (Mallarmé, supra). Mot prov., empr. en 1854 à une poésie pop. par les promoteurs de la renaissance littér. de la lang. d'oc.; d'orig. inc., aucune des hyp. proposées ne paraissant satisfaisante : b. lat. fellibris « nourrisson » var. de fellebris, dér. du lat. class. fellare « sucer », les poètes étant les nourrissons des muses (Mistral); combinaison des deux termes désignant le livre : hébreu sefer et prov. libre (Ronjat ds R. Lang. rom. t. 57, p. 525; R. Lafont, ibid. v. Bbg.; H. E. Keller; v. aussi FEW t. 20, p. 27b) ou esp. feligres « paroissien » (Jeanroy ds Romania t. 23, pp. 463-465), v. aussi FEW t. 3, pp. 446-447 et t. 20, p. 27b. Fréq. abs. littér. : 16. DÉR. Félibréen, enne, adj.Relatif aux félibres, au félibrige. Association, organisation félibréenne. En elle se trouve un mystère, un trésor. Ayons foi dans le paysan (Îles d'Or). La coupe félibréenne, la coupe sainte d'enthousiasme, mêle les espérances avec les souvenirs (Barrès, Cahiers,t. 13, 1921, p. 120).Cette vie félibréenne ressemblait beaucoup à celle de la Pléiade, le Rhône remplaçant la Loire (L. Daudet, Qd vivait mon père,1940, p. 8).La manie des vers provençaux, les traditions félibréennes incrustées (Arnoux, Rhône,1944, p. 346).− [felibʀeε
̃], fém. [-εn]. − 1reattest. 1878 (Mistral, s.v. felibren); adaptation du prov. mod. felibren de même sens, dér. de felibre, v. félibre d'apr. la série des adj. élyséen, marmoréen. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Gazay (J.). Du mot félibre. Fr. mod. 1958, t. 26, pp. 211-221. − Hirsch (E.). Félibre als Gergowort. Z. fr. Spr. Lit. 1965, t. 75, pp. 164-165. − Keller (H.-E.). Félibre et le félibrige. Neophilologus. 1964, t. 48, pp. 1-28. − Lafont (R.). Réflexions à propos de l'Oraison Saint-Anselme et du mot félibre. Fr. mod. 1959, t. 27, pp. 267-271. |