| FRUSTRATION, subst. fém. A.− Action de frustrer* (cf. ce mot A). Rem. Attesté ds Littré, Nouv. Lar. ill. − Lar. Lang. fr. (qui donne le syntagme la frustration d'un créancier) et Quillet 1965. B.− Spéc., PSYCHANAL., PSYCHOL. ,,Condition du sujet qui se voit refuser ou se refuse la satisfaction d'une demande pulsionnelle`` (Lapl.-Pont. 1967). Théorie de la frustration. Le vol chez les enfants indique généralement une frustration d'amour (Choisy, Psychanal.,1950, p. 241).Un mot jeté au hasard suffisait à empêcher une joie, une plénitude; et cette frustration du monde et de moi-même ne servait à personne, à rien (Beauvoir,Mém. j. fille,1958,p. 128). : 1. La frustration s'impose dans la technique de la cure psychanalytique : il convient de refuser au patient toute forme de satisfactions, ou d'agissements substitutifs. L'analyse exige de se dérouler dans une atmosphère « d'abstinence » : il faut laisser subsister le besoin et le désir pour qu'il y ait levée du refoulement, prise de conscience, élaboration et possibilité de changement.
Chazaud1973. ♦ Sentiment de frustration : 2. Le sentiment psychologique de la frustration correspond chez l'homme à un affleurement du désir refoulé, de la zone inconsciente dans la zone subconsciente, où il entre en conflit avec les instincts du moi. Ceux-ci, dont le fonctionnement consiste à « rajuster » vaille que vaille, en cas de crise, le principe de plaisir au principe de réalité (...) réagissent de manières variées qui vont de l'accès de colère « sans conséquence » à la névrose...
Legrand1972. ♦ Test de frustration. Test de Rosenzweig (cf. Psychol. 1969). Prononc. : [fʀystʀasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. Mil. xves. frustracions (Le Roi René, Mortifiement de vaine plaisance, Œuv., IV, 51, Quatreb. ds Gdf. Compl.). Du lat. class. frustratio « action de mettre dans l'erreur, de tromper », « déception, désappointement ». |