| * Dans l'article "FRUCTIDOR,, subst. masc." FRUCTIDOR, subst. masc. [Dans le calendrier républicain] Troisième mois de l'été et dernier mois de l'année, correspondant à la période du 18 août au 17 septembre du calendrier grégorien. Le mois de fructidor était suivi des jours complémentaires (Ac.1932).La citoyenne Gamelin, qui aimait à voir clair dans ses comptes, se perdait dans les fructidor et les vendémiaire (France, Dieux ont soif,1912, p. 204):... ma bonne mère, bien belle alors, m'apprit les mois de la République et ceux du calendrier actuel. Les premiers me furent plus faciles, et j'aimais les beaux noms de fructidor, thermidor et messidor.
Vigny, Journal poète,1837, p. 1093. − HIST. Le 18 fructidor. Coup d'État du Directoire qui eut lieu le 4 septembre 1797 et frappa de déchéance ou d'exil plusieurs membres des assemblées législatives. Le 18 fructidor est d'une importance particulière pour la suite des choses parce qu'il constitue le lien qui unit la Révolution à l'Empire (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 88). Prononc. et Orth. : [fʀyktidɔ:ʀ]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1793 (Décret de la Convention, sur proposition de Fabre d'Eglantine d'apr. Brunot t. 9, pp. 906-907). Composé du rad. du lat. fructus « fruit » et du rad. du gr. δ
ω
̃
ρ
ο
ν « don, présent ». Fréq. abs. littér. : 117. DÉR. 1. Fructidorien, subst. masc.Celui qui a pris part au coup d'État du 18 fructidor ou qui était favorable au Directoire dans cette circonstance. Il [Carrel] fait de Roederer un fructidorien, tandis que, au contraire, il s'en fallut de peu alors (...), que son nom ne fût inscrit parmi ceux des fructidorisés (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 8, 1851-62, p. 392).− [fʀyktidɔ
ʀjε
̃]. Aucune transcr. ds les dict. − 1reattest. 1823 (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 722); de fructidor, suff. -ien*. − Fréq. abs. littér. : 1. 2. Fructidoriser, verbe trans.Frapper de déchéance ou d'exil par le coup d'État du 18 fructidor. Les modérés avaient été « fructidorisés ». Ce fut une terreur sèche, à peine moins cruelle que l'autre, l'échafaud étant remplacé par la déportation (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 93).P. ext. Épurer par la violence une assemblée législative. [Nelles] était allé voir aux environs de l'Élysée si Boulanger agissait (...) − Il fallait lancer cette canaille, fructidoriser − répétait Nelles (Barrès, Appel soldat,1900, p. 214).− [fʀyktidɔ
ʀize]; Littré : fru-kti-do-ri-zé. − 1reattest. 1798 (Rapp. Pol., 14 prair. an VI-2 juin 1798, Aul., Par... Therm., IV, p. 696 ds Brunot t. 9, p. 852, note : La garde nationale de « fructidorisés »); de fructidor, suff. -isé*. |