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FRONDER2, verbe.
A.− Emploi intrans., HIST., vieilli. Participer à la révolte de la Fronde; appartenir au parti de la Fronde. On vit des duchesses fronder (Davau-Cohen1972).
P. ext. Contester le gouvernement, l'autorité; user de la critique à propos de tout :
1. ... cette fâcheuse manie genevoise, de fronder et de gronder à propos de tout, du temps, de la table, des gens et des choses. Amiel, Journal,1866, p. 396.
B.− Emploi trans. Contester l'autorité de (un pouvoir politique), faire preuve d'irrespect (envers le pouvoir). C'était là aussi [à l'hôtel de la princesse de la Trémouille] que les orateurs du royalisme exalté et de l'émigration irréconciliable venaient concerter leur opposition, fronder les Tuileries, aspirer au règne du comte d'Artois, ce roi anticipé des vieilles choses (Lamart., Nouv. Confid.,1851, p. 308).Durant les règnes des deux premiers Hanovres, les Tories étant suspects de sympathie jacobite et la Gentry frondant la nouvelle dynastie (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 97).
P. ext. Critiquer un personnage important, une institution, une époque ou les caractères d'une époque; railler, se moquer de quelque chose ou de quelqu'un. Fronder les gens en place; fronder la justice, la religion; fronder les modes, les préjugés; fronder un maître; un peintre à la mode. J'aime la province quand elle est elle-même, quand elle ne singe ni ne fronde Paris (Sainte-Beuve, Cahiers,1869, p. 139).Fronder l'art en ne l'attaquant que là où il est devenu artifice, et appeler factice toute surnaturelle beauté (Gide, Feuillets,1911, p. 345):
2. [Amélie :] − Rome et ses prêtres officiaient dans des calices d'or et de pierreries; les Hussites affectaient d'officier dans des vases de bois, pour fronder le luxe de l'Église, et pour simuler la pauvreté des apôtres. Sand, Consuelo,t. 1, 1842-43, p. 314.
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔ ̃de], (il) fronde [fʀ ɔ ̃:d]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1611 « lancer avec une fronde » (Cotgr.); 1654 hist. (Scarron, Œuvres, 145 ds Richardson); av. 1662 « attaquer, critiquer » (Pascal, Pensées, éd. L. Brunschvicg, section V, § 294, p. 219). Dér. de fronde2*; dés. -er; l'a. fr. connaît déjà une forme fonder « jeter » (xiiie-xives. ds Gdf. et T.-L.); le développement du sens fig. semble s'être fait à partir de l'emploi de ce verbe par le conseiller du Parlement Bachaumont lors de la rébellion des Grands contre Mazarin pendant la minorité de Louis XIV, propos rapporté av. 1679 dans ses Mém. (II, 493) par Retz : cf. Regnier Retz : « Bauchaumont s'avisa de dire un jour, en badinant, que le Parlement faisoit comme les écoliers qui frondent dans les fossés de Paris, qui se séparent dès qu'ils voient le lieutenant civil ». (Bl.-W.); v. aussi Mén., s.v. frondeur et FEW t. 3, p. 862.
STAT. − Fronder1 et 2. Fréq. abs. littér. : 38.
BBG. − Carrier (H.). Le Mot Fronde : sens et implications. Cah. Lexicol. 1968, t. 13, pp. 15-31.