| FRONCE, subst. fém. A.− [Correspond à froncer A; en parlant d'une partie du visage] Pli de la peau provoqué par contraction musculaire. C'est pour elle [l'Altesse] que (...) Delpech le savant médite, le menton dans la main, anxieux, penché, des fronces au sourcil (A. Daudet, Immortel,1888, p. 109). − P. ext., TECHNOL. Pli défectueux dans le papier, dans les cartes à jouer. (Dict. xixeet xxes.). − [P. anal. de forme] La nuée aux grosses fronces s'échelonnant et plafonnant (Pourrat, Gaspard,1931, p. 17). B.− [Correspond à froncer B] COUT., en gén. au plur. Petite ondulation (du tissu) réalisée par le resserrement de fils coulissés. Robe à fronces. Une garniture en satin carmin, ayant sur chaque fronce de la passementerie de jais (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 760).Pourquoi ces fronces, qui étriquaient le vêtement? (Zola, Bonh. dames,1883, p. 643): ... quand la nuit lentement appâlissait tout, depuis les roses bleues du tapis gris de lin, jusqu'aux fronces de satin bleu clair des tentures et du plafond, soudain les larmes lui débordaient, pauvre cœur noyé de tristesse! ...
Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 80. − Monté à fronces. Avec des fronces. Elle porte (...) une robe de voile bis à petites roses démodées, une jupe montée à fronces et un fichu croisé qui sont de MmeVigée Lebrun (Colette, Cl. s'en va,1903, p. 15). − En fronces. En forme de fronces. Sa blouse à épaulettes et col montant, ramenée en fronces dans le dos, sous le ceinturon (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 295). Prononc. et Orth. : [fʀ
ɔ
̃:s]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. [Fin du xies. fronces « rides de la peau; petits plis faits à une étoffe » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 74)]; 1195-1200 « plis de la peau » (Renart, éd. M. Roques, 14619); 1280 en partic. en parlant d'une étoffe, fronche, (Clef d'amour, éd. A. Doutrepont, 379). De l'a. b. frq. *hrunkja « ride », cf. m. néerl. fronse, ronse « pli, ride » (Verdam), all. Runzel « ride ». Fréq. abs. littér. : 18. |