| FRINGALE, subst. fém. A.− Besoin de manger subit et impérieux; sensation de faim extrême. Une fringale terrible; avoir une (la) fringale; apaiser, assouvir sa fringale. Une augmentation de l'appétit pouvant aller jusqu'à la fringale (QuilletMéd.1965, p. 476): 1. Le jeune baron (...) mangeait ou plutôt engloutissait avec une ardeur qui n'eût pas laissé soupçonner qu'il eût soupé déjà. Le Pédant, que cette fringale juvénile amusait, empilait sur l'assiette du sieur de Sigognac des ailes de perdrix et des tranches de jambon...
Gautier, Fracasse,1863, p. 31. B.− Au fig. Désir ardent (d'une chose d'ordre matériel ou moral). Fringale de lecture, d'amour. Il (...) eut des fringales de verdure et des volontés impérieuses de se rouler dans l'herbe fraîche (Estaunié, Empreinte,1896, p. 272): 2. ... la passion de mon héros participe-t-elle de cette avidité chrétienne que développent dans l'être humain la recherche, la poursuite du divin, enfin l'état d'union avec Dieu? Doit-il à mon hérédité cette fringale d'absolu?
Mauriac, Trois récits,1929, p. 13. − [Suivi d'un inf. compl.] Cette fringale de vivre que connaissait Paris était une avidité de poitrinaire (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 26). Prononc. et Orth. : [fʀ
ε
̃gal]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1774 fringalle fig. « désir violent » (Beaumarchais, Quatrième mém. à consulter contre M. Goezman ds
Œuvres complètes, Paris 1828, t. 3, p. 284 : fringalle amoureuse); 2. 1807 fringale « faim pressante » (Michel (J.-F.) Expr. vic., p. 96). Altération, prob. d'apr. fringuer* « sauter, gambader », de faim-valle*, cette maladie faisant tomber les chevaux dans un état d'épilepsie (cf. Sain. Lang. par., p. 111). Fréq. abs. littér. : 96. |