| FOURRIÈRE, subst. fém. A.− Vieux. Lieu (grenier ou bâtiment attenant à une ferme) où l'on dépose le fourrage du bétail et, p. ext., lieu où l'on entrepose des provisions (bois, charbon, etc.). Il faut prendre ce bois dans la fourrière (Ac.1835, 1878). B.− Usuel 1. Lieu où sont enfermés les animaux abandonnés ou errants trouvés sur la voie publique. Chien trouvé emmené à la fourrière. Le gaz d'éclairage sert à tuer les chiens à la fourrière (Barrès, Cahiers,t. 4, 1904-05, p. 32): Raymond lui a expliqué alors que le chien avait pu s'égarer et qu'il allait revenir (...). « Les agents le prendront, c'est sûr. » Je lui ai dit alors qu'il devait aller à la fourrière et qu'on le lui rendrait moyennant le paiement de quelques droits.
Camus, Étranger,1942, p. 1151. − P. métaph. On trépignait, on aboyait, on imitait des cris d'animaux (...). Lorsqu'un peu de calme se fut rétabli dans la fourrière, la première parole articulée (...) sortait du groin désopilant (...) de mon vis-à-vis (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 83). 2. Lieu où la police conduit, par mesure de saisie administrative ou judiciaire, les véhicules encombrant la voie publique ou en stationnement interdit. Aller chercher sa voiture à la fourrière. Il pensait avec inquiétude à sa voiture mise en fourrière (France, Crainquebille,1904, p. 21). − P. métaph. En fourrière. De côté, en attente. Les jours de fête, l'ouvrier Laissait les soucis en fourrière (Hugo, Châtim.,1853, p. 422).Cette première lettre est sans doute encore en fourrière quelque part (Mérimée, Lettres E. Elliceds Revue Universelle, 1870, p. 162). Prononc. et Orth. : [fuʀjε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1225 foriere « écurie » (Reclus de Molliens, Charité, 8, 6 ds T.-L.); b) [1574 mettre en fourrie « lieu où l'on retenait des animaux saisis par suite de contravention » (Coutumes de Cambrai ds Le Nouveau Coutumier Général, II, p. 298, art. 22)]; c) 1740 mettre en fourrière « id. » (Ac.); d) 1839 « lieu où l'on place les animaux ou les voitures saisis par suite de contravention » (arrêté du 28 février 1839 ds Lar. 19e); 2. 1260 forriere « magasin à fourrage » (E. Boil., Liv. des mestiers, 1rep., XCIX, 1 ds Gdf.); 3. 1319 fourrière « bâtiment d'une grande maison où l'on renferme diverses provisions » (Cartons des rois, A.N. K 40, pièce 23 ds Gdf. Compl.). Dér. de l'a. fr. fuerre fourrage »; suff. -ière*. Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Archit. 1972, p. 211. − Horning (A.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1897, t. 21, p. 454. |