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FOURGON2, subst. masc.
A.−
1. Vx. Longue voiture à chevaux couverte pour le transport des marchandises, du courrier. Fourgon à deux chevaux. Il adressait ses malles à sa sœur, Mmela baronne de Nerwinde. Il les accompagna à la diligence de Périgueux, et, du bureau des diligences, les fit transporter à Versailles par un fourgon de louage (Stendhal, Lamiel,1842, p. 185).Une seconde voiture (...) fut amenée devant la porte de M. de Villefort, et le cercueil transporté du fourgon de poste sur le carrosse funèbre (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 209).
2. Mod. Long véhicule automobile couvert pour le transport de marchandise, de bétail, etc. Fourgon de marchandises, à bestiaux :
1. La France de 1944, exaspérée, debout, brûlant sa terre pour qu'elle chauffe les pieds des fuyards, des exvainqueurs en camions, en cars de toutes provenances, en fourgons de déménagement, de bouchers, de glaciers, en chars à bœufs, en charrettes à âne, à bicyclette, à pied... Triolet, Prem. accroc,1945, p. 416.
Spécialement
a) Domaine milit., vieilli.Véhicule militaire servant pour le transport des vivres, des munitions, du matériel, etc. Fourgons de l'armée; fourgon à pain; fourgon de ravitaillement, des vivres, du cantinier; fourgon à matériel; fourgon d'artillerie; fourgon d'ambulance; convoi de fourgons bâchés; carcasses de fourgons. On a fait sauter le pont trop tôt : tous les fourgons de ma brigade, 20 000 hommes et 200 pièces de canon demeurent aux mains de l'ennemi (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 129).On ne pouvait plus l'empêcher de dérober au convoi de son régiment des conserves, dans les fourgons de l'intendance, aux réserves de la compagnie (Céline, Voyage,1932, p. 80).
Allus. hist., péj. [P. allus. au retour des Bourbons (1814, 1815) sur le trône de France] Dans les fourgons de l'étranger :
2. C'est seulement à la suite du traité de Francfort que l'Histoire a réhabilité le traité de Vienne (...) la France n'avait vu que le rétrécissement de ses frontières et elle imputait aux Bourbons, ramenés, comme on commençait à le dire, « dans les fourgons de l'étranger », une faute qui n'était pas la leur. Thiers répète (...) que toute la faute était à Napoléon. Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 144.
b) Fourgon cellulaire. Véhicule servant au transport des prisonniers.
P. ell. :
3. La distance est un peu longue de la prison à la guillotine. Dans le fourgon le curé disait au condamné : − Vous dînerez ce soir avec le bon Dieu. − Du train dont nous allons, dit l'autre, j'arriverai pour déjeuner. Barrès, Cahiers,t. 9, 1912, p. 253.
c) Fourgon mortuaire, funéraire, funèbre. Véhicule automobile servant au transport d'un cercueil et aménagé de façon à permettre à quelques personnes d'accompagner le corps. Synon. partiel corbillard (V. ce mot B).Dans les rues de Paris, la mort croise la mort, le fourgon des pompes funèbres croise le corbillard (Goncourt, Journal,1870, p. 707).
d) Fourgon d'incendie. Les engins porteurs d'eau (premiers secours, fourgon-pompe tonne, fourgon-pompe mixte et camion-citerne) (Encyclop. univ.t. 8, 1970, p. 785).
B.− CH. DE FER. [Dans un train de voyageurs] Wagon incorporé à la tête ou à la queue du train pour le transport des agents, des bagages et des colis. Fourgons pour trains de voyageurs, à bagages. Le fourgon de tête se trouvait bondé de bagages, car le train, très chargé, amenait tout un arrivage de voyageurs, débarqués la veille d'un paquebot (Zola, Bête hum.,1890, p. 223).Tandis que le train s'ébranle, un homme crie, et Flamart tire du fourgon d'un coup sec, un cageot de poules ébouriffées (Martin du G., Vieille Fr.,1933, p. 1024):
4. Nous parcourons plusieurs fois le convoi depuis le fourgon de queue jusqu'à la voiture de tête, et vice versa. Il inventorie l'un après l'autre les wagons, s'arrêtant aux compartiments les plus occupés, les essayant tour à tour. Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1382.
Spéc. Fourgon mortuaire :
5. Lafcadio ramenait de Naples la dépouille de Fleurissoire. Un fourgon mortuaire la contenait, qu'on avait accroché en queue du train, mais dans lequel Lafcadio n'avait pas cru indispensable de monter lui-même. Gide, Caves,1914, p. 846.
[Dans un train de marchandises] Fourgon à bestiaux (Rob.).
Prononc. et Orth. : [fuʀgɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1648 (Voit[ure], Lett., 127 ds Littré). Prob. même mot que fourgon1, ce mot ayant dû désigner successivement le « bâton de la ridelle » puis la « ridelle » et enfin la « voiture à ridelle » (ces deux derniers sens étant attestés en prov. mod. : Mistral, s.v. fourgoun) cf. Brüch ds Z. fr. Spr. Lit. t. 52, p. 468 suivant une évolution analogue à celle de guimbarde. Bbg. Wexler 1955, p. 110, 112, 117, 127.
STAT. − Fourgon1 et 2. Fréq. abs. littér. : 228. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 184, b) 404; xxes. : a) 508, b) 289.