| FLIRT, subst. masc. A.− Relations affectives entre personnes de sexe opposé, dénuées de sentiment profond et pouvant servir, mais pas nécessairement, de prélude à l'amour ou aux relations sexuelles. Avoir un flirt; être en flirt avec qqn. Faire la cour sans but précis. Il existe aussi (...) la petite guerre entre les deux sexes, celle où tout n'est que jeu et que simulacre. Cette petite guerre s'appelle le Flirt (Bourget, Physiol., am. mod.,1890, p. 127).On lui faisait beaucoup la cour, sans qu'elle y prît plaisir. Elle n'avait pas le goût du flirt et n'aimait pas les déclarations (France, Vie littér.,1892, p. 269).V. courtoisie ex. 2. − P. méton. Personne avec laquelle on flirte. Il [Sturel] vit s'avancer son ancien flirt avec la simplicité brillante d'une jeune fille plutôt que dans l'éclat d'une mondaine (Barrès, Appel soldat,1900, p. 144). − En emploi adj. (attribut ou appos.). Je ne crois pourtant pas qu'elle vous plairait. Elle n'est pas flirt du tout. Vous devez aimer les jeunes filles flirt, vous (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 888): 1. Il [le mot flirt] désigne : la chose d'abord, et votre maîtresse vous dit : « Le flirt m'amuse »; − l'habitude ensuite : « Je suis un peu flirt »; dit-elle encore; − enfin le monsieur ou la dame avec laquelle se pratique cette habitude : « Un tel (...) c'est mon flirt » ...
Bourget, Physiol., am. mod.,1890p. 130. B.− Au fig. Flirt avec.Avant cette journée décisive, déjà la grâce m'avait visité. J'avais déjà entrevu mon Dieu intérieur (...). Ces flirts avec le divin me ternissaient le siècle, sans qu'ils modifiassent sérieusement mon ignominie (Barrès, Homme libre,1889, p. 19): 2. ... qu'il y ait un dessous de cartes ou que je crée ce dessous, je suis de toute façon un absolu et l'incendie des mots est un événement absolu. De là le flirt des surréalistes avec le bolchevisme : ils y voyaient l'effort de l'homme pour forger absolument son destin.
Sartre, Sit. I,1947, p. 210. REM. 1. Fleuretage, subst. masc.Ils l'épousaient dans le moment, Après un discret fleuretage (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 4).Il s'amorçait là des fleuretages qu'on poursuivrait le soir, au château, entre les danses et les caroles (Druon, Lis et lion,1960, p. 252). 2. Flirtage, subst. masc.,vx. C'est là qu'aboutit l'émancipation de la femme. J'ai vu des commencements de mœurs pareilles en Amérique et en Angleterre. En Amérique, nous avons le flirtage, les femmes à diplômes et membres de sociétés philanthropiques (Taine, Notes Paris,1867, p. 215). 3. Flirtation, subst. fém.,vx. À Fontainebleau, M. de R. a été obligé de coucher avec sa femme, châtiment bien mérité par toutes ses flirtations (Mérimée, Corresp. gén.,1837, t. 2, p. 119).Cette coquetterie impudique et féroce qui porte bien son nom dur et américain, flirtation (Péladan, Vice supr.,1884, p. 235). Prononc. et Orth. : [flœ
ʀt]. Mart. Comment prononce 1913 et Barbeau-Rodhe 1930 tolèrent [fliʀt]. Ds Ac. 1932, avec la précision ,,on prononce fleurt``. Étymol. et Hist. 1. 1879 « manège de coquetterie » (Parlement, p. 1, col. 4 ds Bonn.); 2. 1884 « personne avec qui l'on flirte » (P. Bourget, Pastels, MmeBressuire, ibid.). 1 déverbal de flirter* (en ce sens on a employé antérieurement flirtation, 1833 et flirtage, 1855, v. Bonn.); 2 empr. à l'angl. flirt « personne avec qui l'on flirte » (1remoitié xviiies. ds NED). Fréq. abs. littér. : 93. Bbg. Bonn. 1920 (et s.v. flirtage, flirtation). − Darm. 1877, p. 255 (s.v. flirtation). |