| FLAGORNEUR, EUSE, subst. et adj. I.− Subst. et adj. (Personne) qui flatte bassement quelqu'un, qui a pour habitude de flagorner. On a vu Rouland, l'ancien ministre de la justice et des cultes, (...) jouer le rôle d'un impresario grotesque et flagorneur, faisant le polichinelle avec un zèle et un flot de bas comique (Goncourt, Journal,1866, p. 306).J'aperçus une dame blonde au milieu d'un cercle de stupides flagorneurs (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 50).Elle est aussi flagorneuse que lui et aussi embêtante (Proust, Guermantes 1,1920, p. 203). − Flagorneur de + subst.Je n'échangerais pas ma rêverie solitaire contre le tréteau d'un flagorneur de la populace (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 86): 1. Flagorneurs du peuple, flagorneurs de la bourgeoisie, flagorneurs des rois, flatteurs de tous les pouvoirs, toujours prêts à saluer l'amphitryon où l'on dîne, ce qu'ils [les littérateurs] vous demandent, au nom de la patrie (...) c'est de l'or, du luxe, des voluptés, des honneurs et vos femmes.
Proudhon, Confess. révol.,1849, p. 382. − [Employé comme injure] − Impossible de pousser plus loin la diplomatie! (...) Flatteur à gages, (...) flagorneur rampant, tu comptes sans la Présidente! (Morand, Fin de s.,1957, p. 106). II.− Adj. [En parlant d'une attitude, d'un acte] Empreint de flagornerie. Rroû se lève et réclame son dû. Pas d'un miaulement, pas même d'un ronron flagorneur (Genevoix, Rroû,1931, p. 60): 2. Une Mrs. X... montre à ses amis une lettre de Proust dont elle est fière et qui n'en est pas moins d'une inimitable insolence sous les dehors d'une flagorneuse politesse. Elle avait invité Proust à déjeuner, à Paris. Il lui répond, dans une lettre de quatre pages, qu'il ne viendra pas, qu'il aime mieux dîner seul...
Green, Journal,1941, p. 179. Prononc. et Orth. : [flagɔ
ʀnœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1440-42 (M. Lefranc, Champion des dames, Ars., fo103d ds Gdf. Compl.). Dér. de flagorner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 25. |