| FLÈCHE1, subst. fém. I. A.− Arme de jet composée d'un fût (de bois) muni d'une pointe aiguë à une extrémité, d'un empennage à l'autre, et que l'on lance principalement à l'aide d'un arc ou d'une arbalète. Flèche acérée, empoisonnée, enflammée, meurtrière; pluie, nuée, salve de flèches, en pointe de flèche, en fer* de flèche. Une longue flèche siffla, puis une autre; (...) mais les coups, mal dirigés (...) passaient au-dessus de sa tête (Flaub., Salammbô,t. 1, 1863, p. 91).Sans parler des crocodiles, des tigres et des jaguars, il y avait eu les moustiques, la fièvre jaune, le vomito negro, les flèches au curare (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 190): 1. Tell hésite encore long-temps dans une affreuse anxiété : tantôt il regarde Gessler, tantôt le ciel, puis tout à coup il tire de son carquois une seconde flèche et la met dans sa ceinture. Il se penche en avant comme s'il vouloit suivre le trait qu'il lance, la flèche part, le peuple s'écrie : − Vive l'enfant! Le fils s'élance dans les bras de son père, et lui dit : − Mon père, voici la pomme que ta flèche a percée, je savois bien que tu ne me blesserois pas.
Staël, Allemagne,t. 3, 1810, p. 13. − P. métaph. Au fond de notre cœur, tes yeux dépassent tous les ciels, leur cœur de nuit. Flèches de joie, ils tuent le temps, ils tuent l'espoir et le regret, ils tuent l'absence (Éluard, Donner,1939, p. 69).La pluie (...) oblique, par courtes flèches, (...) frappait les carreaux (Guèvremont, Survenant,1945, p. 151). Rem. Flèche désigne aussi une petite tige de bois munie d'un embout en caoutchouc, tirée par les carabines ou pistolets à flèches pour enfants. 1. Expr., loc. et proverbes fig. a) Loc. verb. fig. Faire flèche de tout bois (cf. bois C 4 a). Ne plus savoir de quel bois faire flèche. ,,Ne savoir plus à quel moyen recourir ou être dans une grande nécessité; ne savoir plus comment subsister`` (Ac.) : 2. ... si vous pouvez intercéder pour nous, joignez-vous à moi, fit-il en prenant un air piteux, pour obtenir de monseigneur le Grand-Maître une ordonnance de paiement des sommes qui sont dues à mon père, car il ne sait de quel bois faire flèche...
Balzac, Martyr calv.,1841, p. 136. − Proverbe vieilli. Tout bois n'est pas bon à faire flèche. ,,Il faut savoir distinguer et choisir les personnes et les moyens qu'on veut employer`` (Ac. 1835, 1878). b) En flèche − Loc. à valeur adj. ♦ Très rapide. L'évolution en flèche du Brésil et (...) la grande consommation du café dans le monde entier (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 345).Ce fut alors le départ en flèche de la course aux centrales nucléaires (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 108). − Loc. à valeur adv. (avec un verbe de mouvement). Très rapidement. Cet avion monte en flèche. − Chopine! Té, Chopine! Il sut l'éveiller. Elle fila en flèche, sauta aux naseaux du cheval qui se cabra (Pourrat, Gaspard,1931, p. 225). ♦ Au fig. L'épidémie sembla reculer (...). Puis tout d'un coup, elle remonta en flèche (Camus, Peste,1947, p. 1267).J'étais restée auprès de Maman dont la température montait en flèche (H. Bazin, Aimer,1956, p. 90).Les valeurs d'uranium montaient en flèche (Goldschmidt, Avent. atom.,1962p. 109). c) Loc. verb. Faire flèche. Atteindre son but, faire mouche. À travers cette confusion, pas un de mes mots ne porte, ne fait flèche (A. Daudet, Contes lundi,1873, p. 237).On ne parvient pas (...) à trouver phrase qui fasse flèche et se détache d'un confus magma (Gide, Feuillets,1937, p. 1289). 2. Emplois fig. (le plus souvent dans des syntagmes figés). Ce qui frappe d'une manière brutale. Synon. coup, blessure.[Le comte Octave :] − ... M'avez-vous surpris quand je bondis d'espérance, quand je me tords sous les mille flèches du désespoir (Balzac, Honorine,1843, p. 346).Si parfois je fais entendre encore les accords de ma lyre, ce sont les dernières harmonies du poète qui cherche à se guérir de la blessure des flèches du temps ou à se consoler de la servitude des années (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 290).Chez ce dur jeune homme, dont la peau semblait tannée par les terribles misères où il a dû se plonger, la flèche d'or du succès est allée toucher le cœur (Barrès, Cahiers,t. 7, 1909, p. 251). − En partic. ♦ [P. réf. à la mythol. gréco-romaine; la flèche comme symbole de la vengeance divine ou du caractère soudain de la passion amoureuse] De sorte que, percés des flèches d'Apollon, Tous ces monstres, partout, de la tête au talon, En souvenir du sombre et lumineux désastre, Ont maintenant la plaie incurable d'un astre (Hugo, Légende,t. 2, 1859, p. 585).Un Amour rieur, regardant et apprêtant sa flèche (Zola, Curée,1872, p. 479).Pris dans l'âge incertain où l'être pourvu de l'attribut viril semble encore l'ignorer et hésiter entre un geste d'enfant et celui d'une femme, Cupidon décochait une flèche au hasard (Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 14).Quelque hôte de passage avait dessiné un cœur percé d'une flèche, avec un nom : « Fanny... » (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 498). ♦ [P. réf. à l'hist. antique] La flèche du Parthe (p. allus. hist. aux guerriers parthes qui lançaient leurs flèches en s'enfuyant). Trait piquant, sarcasme, lancé à la fin d'une discussion, avant de se séparer : 3. Quant aux tissus, vous verrez sur place ce que vous pouvez en offrir. Enlèvement par vos soins, bien entendu. Il lâcha, toujours flegmatique, une flèche de Parthe, dont on ne sut si elle était voulue ou non :
− Je sais que vous avez pour cela des facilités spéciales... David ne releva pas.
Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 312. ♦ [P. réf. à la philos. gr.] LOG. Argument de la flèche. ,,L'un des arguments de Zénon d'Élée dits « contre le mouvement ». Il est ainsi rapporté par Aristote : Si tout ce qui occupe une étendue égale à la sienne est en repos, et si une flèche qui vole occupe toujours une étendue égale à la sienne, à chaque instant, une flèche qui vole est immobile`` (Lal. 1968; ds dict. xixeet xxes.) : 4. Zénon! Cruel Zénon! Zénon d'Élée!
M'as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas!
Le son m'enfante et la flèche me tue!
Ah! le soleil... Quelle ombre de tortue
Pour l'âme, Achille immobile à grands pas!
Valéry, Charmes,1922, p. 151. 3. Au fig. Critique acerbe, raillerie mordante envoyée à l'adresse d'une personne en vue de la blesser : 5. J'ai vécu longtemps dans l'illusion d'un accord général, alors que, de toutes parts, les jugements, les flèches et les railleries fondaient sur moi, distrait et souriant. Du jour où je fus alerté, la lucidité me vint, je reçus toutes les blessures en même temps et je perdis mes forces d'un seul coup.
Camus, Chute,1956, p. 1514. B.− P. méton. ou p. ext. 1. Objet, figure, représentant de manière stylisée une flèche. Grille à flèches, flèche du drapeau. [Les] hautes grilles seigneuriales d'acier bleu, à flèches et buissons dorés (Nodier, Trésor Fèves,1833, p. 53).Vos cheveux, noués au-dessus de la nuque et traversés d'une flèche de diamant, se tordaient avec une violence adorable (France, Lys rouge,1894, p. 295).Mairie, les 19 et 20 novembre. Le mariage. Le drapeau sans flèche. La mariée, je l'appelle presque « Madame » pour la prier de s'asseoir (Renard, Journal,1904, p. 934). ♦ Flèche d'une balance. Longue aiguille (en forme de flèche) fixée au milieu du fléau et qui oscille devant un arc gradué afin d'indiquer le poids des marchandises. (Ds DG, Rob., Lar. Lang. fr.) − Spéc., HÉRALD. ,,Meuble de l'écu qui représente une verge de bois, armée d'un fer pointu en dard, avec deux ailerons ou rangs de plumes, un de chaque côté, au bout opposé au fer`` (Grandm. 1852; attesté également ds DG, Lar. Lang. fr.). 2. Signe (figurant une flèche) et servant à attirer l'attention ou à indiquer une direction (le nord, un cours d'eau, une route, etc.) soit sur une carte géographique, un plan, soit sur la voie publique, dans un édifice, etc. Les lignes de force sont indiquées par des flèches sur les principales figures (Arts et litt.,1935, p. 2809).Un anarchiste (...) avait tracé une grande flèche, en direction du crucifix laissé intact, et écrit : « Cervantès, il t'a sové » (Malraux, Espoir,1937, p. 847).En entraînant l'observateur dans le sens de la flèche (Danjon, Cosmogr.,1948, p. 26). − P. métaph. Chez Céline avec le Voyage au bout de la nuit, dont le succès fut étonnant en 1933, et qui donne par son titre, ses excès, son absolu, la flèche indicatrice de ce mouvement. (Arts et litt.,1936, p. 3811). − En partic. ♦ AUTOM. Petit signal mobile de forme allongée placé de chaque côté d'une voiture automobile et servant à indiquer ses changements de direction. Il est distrait au volant de son auto et laisse souvent ses flèches de direction levées, même après qu'il ait effectué son tournant (Camus, Peste,1947, p. 1238). Rem. Les clignoteurs ou clignotants sont maintenant beaucoup plus utilisés. ♦ LING. ,,Dans le système de notation de la grammaire générative, la flèche donne l'instruction de réécrire l'élément à gauche de la flèche par l'élément (ou la suite d'éléments) écrits à droite de la flèche. Si la règle de réécriture est de la forme SN → D + N, la flèche indique que le syntagme nominal (SN) doit être converti dans la suite d'éléments : D (déterminant) suivi de N (nom)`` (Ling. 1972; attesté également ds Lar. encyclop. Suppl. 1975). II.− P. anal. A.− [P. anal. de forme] 1. Objet terminé en pointe et dressé verticalement. Le pal (...) est un instrument aigu placé sur le haut de nos monuments, et qui ne ressemble pas trop mal à ces flèches de paratonnerre que vous avez inventées, vous autres Européens, comme pour défier le destin à chaque instant (Janin, Âne mort,1829, p. 117). ♦ Lit à flèche. Le lit à colonnes chastement drapé de vieille perse à ramage était remplacé par une couchette de noyer garnie du rideau à flèche (Nerval, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 615). − Spécialement a) ARBOR. Partie principale et verticale de certains arbres ou plantes, et qui en constitue la tête. La flèche d'un peuplier, d'un cyprès, de la canne à sucre. Favoriser le développement de la flèche, et par conséquent la formation d'une bonne tête (Gressent, Créat. parcs et jardins,1891, p. 551).L'axe vertical qui constitue la flèche de l'arbre (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 1, 1931, p. 441). b) BOT. Flèche d'eau. Nom vulgaire donné à la sagittaire à cause de ses feuilles (en forme de flèche) dressées au-dessus de l'eau. La rivière déborde en bas, (...) les flèches d'eau et les autres herbes tranchantes y viennent à foison (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 1, 1870, p. 381). c) ARCHIT. Partie pointue et ouvragée, de forme le plus souvent octogonale, pyramidale ou conique, qui surmonte un clocher, une tour. La flèche de Notre-Dame de Paris, de la cathédrale de Rouen, de la cathédrale de Strasbourg. La vieille tour, construite entre le chœur et la grande nef, élevait juste au-dessus sa flèche en charpente et son pesant beffroi (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 233): 6. ... une chose magnifique vous apparaît tout à coup. C'est l'abbaye de Notre-Dame de l'Épine. Il y a là une vraie flèche du quinzième siècle, ouvrée comme une dentelle et admirable...
Hugo, Rhin,1842, p. 28. d) MAR. ,,Partie effilée d'un bas mât au-dessus de son capelage`` (Gruss 1952). ,,Voile hissée le long des mâts de flèche`` (Gruss 1952). Pencroff avait gréé sa voile de flèche, et (...) il marchait suivant une direction rectiligne, relevée à la boussole (Verne, Île myst.,1874, p. 338). Rem. On rencontre ds la docum. flèche, subst. masc. ,,Voile qui s'établit au-dessus de la brigantine dans l'espace compris entre la corne et la partie haute du mât`` (Soe-Dup. 1906). À huit heures la brise fraîchissant, j'ai fait amener le flèche, ne gardant que la misaine et le foc (Maupass., L'Inutile beauté, Livre de bord, Paris, Libr. de France, 1935 [1890], p. 29). 2. Objet de forme allongée et qui avance en pointe. a) Spécialement − AGRIC. Aiguille d'un char, d'une charrue. Cf. age, haie : 7. ... dans (...) la charrue berbère (...) le soc et le coutre de fer s'adaptent à la flèche et à un double emmanchement, dont l'un sert à l'homme pour diriger l'instrument et l'autre sert de timon pour l'attelage.
Vidal de La bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 286. − ARTILL. Flèche d'un affût de canon. Pièce allongée qui prolonge vers l'arrière l'affût et dont l'extrémité porte la bêche, qui s'enfonce dans le sol pour limiter le recul (d'apr. Logos) : 8. ... les deux servants de la bouche (...) glissèrent (...) l'obus, dont les ailettes grinçaient le long des rainures. (...) Honoré voulut pointer lui-même ce premier coup, à demi couché sur la flèche, manœuvrant la vis de réglage pour trouver la portée...
Zola, Débâcle,1892, p. 310. − GÉOGR. Flèche littorale. ,,Accumulation littorale en cordon libre, de forme allongée, disposée plus ou moins parallèlement à la ligne générale du rivage`` (George 1970). Des flèches de sable gris où des langues d'écume se glissaient vaguement sous la brume (Gracq, Syrtes,1951, p. 20). − FORTIF., vx. ,,Petit ouvrage composé de deux côtés, qu'on élève vis-à-vis des angles saillants ou rentrants du chemin couvert, à l'extrémité de son glacis`` (Ac.). Synon. bonnette2. − MOYENS DE TRANSP. Timon que l'on adapte à la place des brancards pour atteler deux chevaux. À Épernay, au relais, le cheval se met à chevaucher la flèche de la voiture, non sans péril pour nous (Michelet, Journal,1842, p. 413).Mais au bout de ces trois ou quatre pas, le cheval [de gauche] enchaîné s'abat, tombe sur la flèche, qu'il brise (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 696). − TECHNOL. Flèche de grue. ,,Partie de la charpente d'une grue supportant le point d'attache de la partie qui sert à soulever les charges`` (Noël 1968). b) En flèche − [En parlant d'un cheval] :
♦ (Chevaux placés) les uns derrière les autres et non de front : 9. ... le banquier, allongeant un fouet immense, lançait les deux chevaux, attelés en flèche, le premier un petit alezan doré, au trot de souris, le second un grand bai brun, un stepper, qui trottait les jambes hautes.
Zola, Nana,1880, p. 1382. ♦ Cheval attelé en flèche. Cheval attelé seul, devant des chevaux attelés de front qu'il renforce. − Domaine milit.En avant : 10. Cette action ennemie était, du reste, tellement prévue que la 6. Armée, très en flèche de ce côté, n'avait maintenu que de faibles avant-postes au nord du canal de l'Ailette.
Foch, Mém.,t. 2, 1929, p. 37. ♦ Au fig. À l'avant-garde. Une personnalité très connue pour son anticonformisme et ses prises de position en flèche (C. 25.2.64 ds Gilb.1971).À la mode. Dans certaines stations (de sports d'hiver) en flèche, le prix des terrains peut centupler en dix ans (M. 24.12.65, ds Gilb.1971). B.− [P. réf. à la flèche tendue sur un arc] Distance verticale entre deux points. 1. GÉOM. Perpendiculaire abaissée du milieu d'un arc sur la corde qui le sous-tend. (Ds DG, Ac.). − P. ext. a) ARCHIT. ,,Hauteur, distance verticale de la clef d'une voûte au-dessus de ses naissances. On dit aussi montée`` (Noël 1967). b) BALIST. Flèche d'une trajectoire. ,,Hauteur qui sépare le point le plus haut de la trajectoire d'un projectile du plan horizontal dans lequel est contenu le point d'origine du tir`` (Logos). 2. MÉCAN. Flèche d'un ressort. ,,Distance séparant le centre d'un ressort fléchi du point où ce centre se trouvait quand le ressort était au repos`` (Logos). Prononc. et Orth. : [flε
ʃ]. Enq. /fleʃ/. Ds Ac. dep. 1694. Accent grave pour la 1refois ds Ac. 1740. Étymol. et Hist. 1. a) [Fin xies. fleche « trait qu'on lance avec un arc ou une arbalète » (Raschi Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, no488 : fleches « tiges de flèches »)]; ca 1160 (Enéas, 1478 ds T.-L.); b) ca 1300 faire fleche du meillor fust « mettre tout en œuvre pour réussir dans une entreprise » (Guillaume de La Villeneuve, Les Crieries de Paris ds Fabliaux, éd. Barbazan et Méon, t. 2, p. 286, 194); c) 1835 « signe figurant une flèche et servant à indiquer un sens » (Ac.); 2. a) 1380 flesche « ce qui avance en pointe comme une flèche posée sur un arc » (Comptes Hotel Roi Fr., p. 84 ds IGLF : brancart garni de flesches, de roues et de limons); de nouv. 1573 fleche de navire « poulaine » (Dupuys); b) géom. 1553 flèche (Alberti, De Re aedificatoria, mis en français par Jehan Martin, p. 12 ds IGLF); attest. isolée, de nouv. 1690 (Fur.); 3. 1690 « comble pyramidal ou conique d'un clocher, d'une tour » (ibid.). Prob. du frq. *fliukka « flèche, trait », forme restituée d'apr. le m. néerl. vlieke « penne, rémige; arme de trait » (Verdam) et de l'a. b. all. fliuca « arme de trait » (cf. Galée, Vorstudien zu einem altniederdeutschen Wörterbuche, p. 77). D'apr. Falk-Torp (s.v. flitsbue) le subst. *fliukka lui-même dér. d'un anc. verbe germ. *fleukkon, de *fleugnôn « voler », serait apparenté à l'a. h. all. flucki « arme de trait » Le mot flèche, désignant d'abord la tige de la flèche puis, par synecdoque, l'arme elle-même, a évincé son ancien concurrent saiete, saete « flèche » d'usage cour. en a. fr. (mil. xiies. ds T.-L.) mais dont nous n'avons plus trace que dans les mots savants sagette*, sagittaire*, sagittal* et sagitté*, empr. au lat. Fréq. abs. littér. : 1 617. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 775, b) 2 937; xxes. : a) 1 901, b) 1 791. Bbg. Archit. 1972, p. 112. − George (K.E.M.). Notes lexicol. et étymol. Fr. mod. 1968, t. 36, pp. 64-66. − Gougenheim (G.). Flèche et saiete. Fr. mod. 1948, t. 16, p. 210. − Lebel (P.). Flèche. Fr. mod. 1947, t. 15, pp. 292-294. |