| FILANDIÈRE, subst. fém. Femme qui a pour tâche de filer à la main; habile fileuse. Béelzébuth faisait ronfler son rouet aussi bruyamment que Berthe la filandière (Gautier, Fracasse,1863, p. 16).La tour du Nord a pu cacher jadis sous son toit pointu la vieille filandière dont le fuseau piqua la Belle au Bois Dormant (France, Bonnard,1881, p. 350).− P. métaph. La lune, comptable et fabricatrice de nos mois, filandière d'un fil avarement mesuré (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 109). − Emploi adj. apposé, littér. Les pennules d'un moucheron ou la quenouille d'une araignée filandière (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 209).Une chenille filandière, couleur de jade, transparente, pendait à un fil soyeux (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 191). ♦ Les Sœurs Filandières (Ac.); les Filandières. Les Parques : Parques à la robe de lin, sœurs inévitables assises à l'essieu des sphères, tournez le fil de la destinée de Cynthie sur des fuseaux d'or; (...) immortelles Filandières, ouvrez la porte d'ivoire à ces songes qui reposent sur un sein de femme sans l'oppresser.
Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 287. Prononc. et Orth. : [filɑ
̃djε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1292 subst. masc. et fém. filandriers, filandrieres (Rôle de la taille ds Delb. Notes ds DG). Dér. du rad. de filer*; suff. -andier*, -andière*; cf. filandre; v. aussi Z. rom. Philol. t. 27, p. 459, sqq. et t. 43, p. 641, sqq. Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. Lew. 1960, p. 41. |