| ![]() ![]() ![]() ![]() FIGÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de figer*. II.− Emploi adj. A.− [En parlant du sang] Qui s'est solidifié. Synon. caillé, coagulé (Ds Rob., Lar. Lang. fr.). − P. anal. [En parlant d'un corps gras (semi-)liquide, ou d'une substance d'aspect analogue] Qui a pris de la consistance, qui s'est solidifié sous l'action du froid. Sauce figée. Il y avait encore de larges terrines au fond desquelles dormaient des viandes et des hachis, dans des lacs de graisse figée (Zola, Ventre Paris,1873, p. 637).Des litres d'orgeat semblables à des huiles figées (Huysmans, Marthe,1876, p. 40). B.− Au fig. 1. [En parlant d'un animé ou d'un inanimé concr.] Qui est d'une immobilité absolue. Synon. fixe, immobile.Je regarde la Méditerranée : elle est terne et figée comme un lac d'étain (Loti, Journal intime,1878-81, p. 235).La mer immobile, figée, comme durcie dans une chaleur lourde qui tombait du soleil, s'étalait sous un ciel infini (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Voy. noce, 1882, p. 646).Le guetteur attend, sans un mouvement, figé, immobile (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 232). ♦ En partic. [En parlant d'une pers., de son comportement] Qui est frappé d'inertie, qui est paralysé par la surprise, l'émotion. Synon. pétrifié.Il était encore à la même place, figé, étourdi. Eh quoi! cette jolie fille (...) n'avait donc pas quitté Paris? (Zola, Fécondité,1899, p. 377). − P. ext. [En parlant d'une pers., p. méton., de son comportement] Qui est dénué d'expression, qui est d'une froideur impénétrable, d'une raideur impassible. Avec le sourire mystérieux et figé de la pose (Zola,
Œuvre,1886, p. 122).D'un sourire figé, mécanique, je l'encourageais à pérorer, à m'entourer, à m'engourdir de ce bourdonnement de ruche (Gracq, Beau tén.,1945, p. 120): Figé, secret comme le hibou, le maire de la paroisse s'asseyait loin de la lampe, dans un recoin d'ombre, soucieux de dérober sur ses traits la moindre expression.
Guèvremont, Survenant,1945, p. 55. 2. [En parlant d'un inanimé abstr., en partic. d'un courant de pensée, d'un mode d'expression, etc.] Qui a cessé d'évoluer. Synon. sclérosé.Je méprise le catholicisme figé et si profitable de ce confident des dictionnaires (Bloy, Journal,1903, p. 152).Cet art nous apparaît peu lyrique, obscur, sec et figé (Massis, Jugements,1924, p. 151).L'orthodoxie raide et figée de Byzance (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 93). − Spéc. [En parlant des éléments d'une langue, d'un terme, d'une construction, etc.] Qui n'est plus susceptible d'une évolution. Des expressions figées (Ac.1932). Fréq. abs. littér. : 485. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 79, b) 396; xxes. : a) 911, b) 1 233. |