| FICTIVEMENT, adv. A.− D'une manière fictive. Il ne s'agirait que d'une opération monétaire fort simple, soit en augmentant fictivement la valeur de la monnaie, ce qui serait avantageux même pour le débiteur, soit en mésalliant un peu plus le métal (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 235).De faux « rendus », des articles qu'on annonçait comme rentrés dans la maison, pour empocher l'argent remboursé fictivement (Zola, Bonh. dames,1883, p. 714). B.− Par le biais de la fiction, en vertu d'une fiction. Je me donnai à vous en ma vraie qualité de quartier-maître, offrant de vous guider vers le théâtre d'un naufrage placé fictivement par moi vers la côte est de l'Australie (Verne, Enf. cap. Grant,t. 3, 1868, p. 216).Aussi l'art est-il, comme par une vue anticipée, le résumé mythique de tout le développement futur de la volonté en quête de son parfait achèvement : dans l'œuvre sensible, dans le phénomène, il insère fictivement le réel (Blondel, Action,1893, p. 229).L'illusion par laquelle nous nous dédoublons fictivement dans l'angoisse de la mort résulte d'un jugement pervers qui nous attribue faussement l'immortalité (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 47). Prononc. et Orth. : [fiktivmɑ
̃]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. xves. (Chastellain, Chronique, V, 133 ds Littré). Dér. de fictif, -ive*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Gohin 1903, p. 314. |