| * Dans l'article "FEUILLAGE,, subst. masc." FEUILLAGE, subst. masc. A.− Ensemble des feuilles d'un arbre ou d'une plante. Le feuillage des arbres; un feuillage jauni, luisant, luxuriant, persistant, sombre, vert; le feuillage pérenne du pin. En l'absence des feuillages caducs, le printemps luisait sur les lauriers, les cèdres et toutes les écorces (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 183).Le chemin semblait fort étroit sous ses basses branches encore sans feuillage (Jouve, Scène capit.,1935, p. 112): 1. Elles suivaient une allée de marronniers dont le feuillage naissant, gorgé de pluie, formait une voûte diaphane d'un vert pâle et comme lumineux dans le crépuscule; la fraîcheur des feuillages emplissait le jardin, sous un rayonnement doré.
Chardonne, Épithal.,1921, p. 32. Rem. La docum. atteste l'emploi de feuillage au sens de ,,ensemble de feuilles détachées des branches``. Feuillages jaunissants sur les gazons épars! (Lamart., Médit., 1820, p. 249). B.− P. méton. 1. Ensemble des branches et des feuilles d'un arbre. L'épaisseur du feuillage; un rideau, une voûte de feuillage. Immense parasol de feuillage, dont les rameaux croisés, mêlés, enchevêtrés (...) formaient un impénétrable abri (Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868, p. 216).L'immense rumeur des feuillages qui précède le lever du jour (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1223).Le vent soulève de grandes masses de feuillage avec un bruit de fleuve (Green, Journal,1942, p. 216): 2. La futaie (...) était une sorte de bois d'arbres antiques, énormes, droits comme des colonnes, et s'étendant, sur une demi-lieue de longueur, sur la rive gauche du ruisseau qui servait de limite à cette immense voûte de feuillage.
Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Pte Roque, 1885, p. 1019. − Spéc. Branchages couverts de feuilles, coupés pour divers usages. Un bouquet, une brassée, une guirlande de feuillage; une cabane, une couronne de feuillage. [Des] draps blancs sur lesquels étaient piqués du lierre et du houx, des feuillages et des fleurs d'hiver (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 38).Tous les cabarets, ornés de feuillage, retentissaient des cris de « Vive la Nation! Vivre libre ou mourir! » (France, Dieux ont soif,1912, p. 16): 3. Des nègres complaisants me cherchèrent bien en forêt des touffes de lianes pour amarrer ma case au sol, mais en vain, les feuillages des cloisons, au moindre vent, se mettaient à battre follement par-dessus le toit, comme des ailes blessées.
Céline, Voyage,1932, p. 220. 2. Dans le domaine de l'art.Représentation de feuilles, ornement imitant le feuillage utilisé en architecture, mobilier, tapisserie, etc. Des feuillages sculptés; un encadrement de feuillage d'or. Un tapis rouge semé d'un feuillage noir (Zola, Nana,1880, p. 1477).La pierre est couverte de dessins réguliers dont le motif est un feuillage gros bleu peint sur un fond couleur de ciel (Jouve, Paulina,1925, p. 11): 4. Le treizième siècle avait taillé ces piliers bas et trapus dont les chapiteaux se couronnent de nymphéas, de trèfles d'eau, de feuillages à grandes côtes, volutés en crochets et tournés en crosse.
Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 52. Rem. La docum. atteste a) De nombreux emplois p. compar. ou p. métaph. Il y a des styles nus comme des squelettes d'arbres, puis arrive le style fleuri de l'école du feuillage, du touffu, du broussailleux (Renard, Journal, 1901, p. 684). La forêt obscure et profonde des cieux Laisse tomber vers nous son feuillage d'étoiles (Verhaeren, Mult. splendeur, 1906, p. 39). Un arbre terrible de fumée et de feu lance sur les hommes l'ombre immense de son feuillage (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 250). b) Un emploi de feuillage au sens de « métier de feuillagiste » (cf. ex. infra sous feuillagiste). REM. 1. Feuillade, subst. fém.,vx et région. Abri formé par le feuillage des arbres. Synon. feuillée.Nous emporterons notre dîner sous quelque feuillade, ou au bord de l'eau (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 208). 2. Feuillagiste, subst.Personne qui confectionne des feuillages artificiels. Il est feuillagiste et le feuillage ne va pas (Vallès, J. Vingtras,Insurgé, 1885, p. 132). Prononc. et Orth. : [fœja:ʒ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1324 fuellaige (cité ap. J. Richard, Comtesse Mahaut, 348 ds Delb. Notes). Dér. de feuille*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 2 100. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 955, b) 4 024; xxes. : a) 3 173, b) 2 344. Bbg. Quem. DDL t. 9 (s.v. feuillade); 12 (s.v. feuillagiste). |