| FESSE-MATHIEU, subst. masc. A.− Vx. Personne qui prête sur gage. Synon. (mod.) usurier.Ce n'est qu'un fesse-mathieu (Ac.). B.− P. ext. Personne avare. Synon. ladre.Ces abominables fesse-mathieux qui, possesseurs de fortunes énormes, seraient prévenus, atteints et convaincus de vivre comme des grippe-sous (Sue, Myst. Paris,t. 5, 1843, p. 86).Je passais sans cesse de la dissipation à la lésine (...); et tel qui vendredi m'avait connu panier percé, s'étonnait de me retrouver fesse-mathieu dimanche (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 33). Prononc. et Orth. : [fεsmatjø]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1585 (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 69 : à Rennes on l'eust appellé Fesse-Matthieu, comme qui diroit bateur de saint Matthieu, qu'on croit avoir esté changeur). Prob. composé de la forme verbale fesse (fesser*) et du nom de Saint Mathieu symbolisant la profession de changeur, d'usurier, proprement « (qui) bat Saint Mathieu pour lui soutirer de l'argent ». Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. Lindfors-Nordin (E.-G.). Un Fesse-Mathieu. Z. fr. Spr. Lit. 1940, t. 63, pp. 71-74. − Migl. 1968 [1927], p. 123. − Wartburg (W. von). Z. rom. Philol. 1942, t. 62, pp. 218-219. |